Le Maroc en 63ᵉ position dans l’indice de secret financier
Le Maroc se positionne à la 63ᵉ place sur 141 pays dans le dernier indice de secret financier publié le 3 juin 2025 par l’ONG Tax Justice Network. Le pays affiche un «secrecy score» de 69 sur 100, un indicateur qui mesure le degré de secret financier d’une juridiction. Plus ce score est élevé, plus le pays est perçu comme un paradis du secret financier, facilitant l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent et d’autres abus financiers, précise le quotidien L’Économiste dans son édition du jeudi 12 juin.
Une position enviable face à ses voisins arabes
Dans ce classement, le Maroc devance plusieurs pays de la région et du monde arabe, notamment les Émirats arabes unis, qui occupent la 13ᵉ place mondiale et la première position dans le monde arabe, ainsi que l’Arabie saoudite, l’Algérie, le Qatar et l’Égypte. Le Royaume représente également 0,02% du poids total du secret financier à l’échelle mondiale, une mesure basée sur la part des services financiers offshore que chaque pays fournit à des clients résidant à l’étranger.
Les critères d’évaluation de l’ONG
L’évaluation menée par l’ONG britannique repose sur quatre critères principaux: l’enregistrement des actifs et de leurs propriétaires, la transparence des entités juridiques, l’intégrité des réglementations fiscales et financières, ainsi que la coopération et le respect des normes internationales.
Des scores significatifs pour le Maroc
Pour chacun de ces axes, Tax Justice Network interroge les autorités des pays concernés. Par exemple, au Maroc, une question porte sur l’obligation faite aux banques de conserver des données clients et transactionnelles en quantité suffisante pour permettre une action efficace des autorités chargées de la lutte contre la criminalité financière.
Des résultats contrastés pour le Maroc
«Concernant le secret bancaire, le Maroc a obtenu un score de 57 sur 100», précise L’Économiste. Cet indicateur mesure la protection du secret bancaire en évaluant la quantité et la nature des informations que les banques doivent collecter et déclarer, ainsi que l’accès des autorités à ces données et l’existence de sanctions pénales en cas de violation.
Sur le plan de la lutte contre le blanchiment d’argent, le Maroc affiche un score de 45, surpassant l’Algérie, qui a obtenu 57 dans cette catégorie.
Les efforts du Maroc en matière de transparence financière
Le Maroc a obtenu un score nul (0/100) sur l’indice « golden visa », qui évalue la rigueur des règles relatives à l’octroi de la résidence ou de la citoyenneté pour prévenir les abus fiscaux liés à des acquisitions artificielles de statuts juridiques. L’ONG note cependant que le Maroc participe activement à l’échange automatique d’informations fiscales dans le cadre de la norme commune de déclaration de l’OCDE, tout en soulignant que la surveillance reste encore insuffisante dans certains secteurs à risque, notamment chez les professions intermédiaires.