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Impôt sur les sociétés : des recettes records et un tournant historique en 2025

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Une croissance exceptionnelle des recettes de l’impôt sur les sociétés en 2025

La dynamique de l’impôt sur les sociétés (IS) en 2025 marque un tournant inédit. À fin mai, les recettes ont bondi de 36,6%, atteignant plus de 40 milliards de dirhams, soit 11 milliards de plus que l’an dernier à la même période, indique le quotidien Les Inspirations Éco. Un rythme de croissance presque dix fois supérieur à celui du PIB, qui annonce une année exceptionnelle pour les finances publiques. Le précédent record de 72,75 milliards de dirhams en 2024 pourrait bien être pulvérisé d’ici décembre.

Contribution des grands acteurs économiques à cette envolée spectaculaire

Cette envolée spectaculaire est portée par les grands contributeurs: banques, compagnies d’assurance, entreprises cotées et grands établissements publics. À lui seul, l’OCP génère près de 20% des recettes de l’IS. Sur quelque 420.000 entreprises recensées, ce sont à peine 150 sociétés, affichant chacune plus de 100 millions de dirhams de bénéfice, qui assurent les deux tiers des recettes. Un phénomène qui, s’il peut inquiéter par sa concentration, reflète aussi une réalité mondiale: la richesse est de plus en plus polarisée.

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L’impôt sur les sociétés, pilier stable et dynamique des finances publiques

L’IS s’impose aujourd’hui comme le pilier le plus stable et le plus dynamique des finances publiques. Avec des recettes qui n’ont jamais chuté sous les 55 milliards de dirhams depuis dix ans (hors année Covid), il est devenu l’impôt le plus prévisible et celui dont la croissance est la plus soutenue. En 2025, l’État en attend 73 milliards de dirhams, et plus de 81 milliards à l’horizon 2027, selon la DGI. Une performance qui surpasse régulièrement les prévisions officielles.

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Les réformes de l’impôt sur les sociétés et les crispations qu’elles suscitent

Mais, derrière ces chiffres flatteurs, la réforme de l’IS soulève aussi des crispations. Alors que le taux de droit commun passera de 28,5% à 20% en 2026, les secteurs financiers seront, eux, davantage mis à contribution: banques, assurances, Bank Al-Maghrib et la CDG seront imposés à 40%. Une orientation qui rappelle la «super taxe» espagnole appliquée aux profits exceptionnels du secteur bancaire. En revanche, les PME, souvent présentées comme l’ossature de l’économie nationale, voient leur fiscalité s’alourdir. Leur taux d’imposition, jusque-là limité à 10%, sera doublé à 20% dès 2026. Un durcissement qui touche une large majorité d’entre elles, réalisant un bénéfice fiscal médian de 300.000 dirhams, seuil choisi pour symboliser cette transition.