La pomme de terre marocaine en pleine renaissance sur les marchés mondiaux
Après plusieurs années de recul, la pomme de terre marocaine amorce un redressement spectaculaire sur les marchés mondiaux. Entre juillet 2024 et mai 2025, le Royaume a exporté 42.900 tonnes, pour une valeur de 14,9 millions de dollars, selon les données d’EastFruit et PotatoPro, relayées par le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du 25 août. Ce volume représente près de six fois celui de la campagne précédente et 1,5 fois celui enregistré en 2022/23, marquant un rebond impressionnant pour cette filière stratégique.
Une chute vertigineuse suivie d’une renaissance fulgurante
Il n’y a pas si longtemps, le Maroc connaissait un véritable déclin dans le secteur, rappelle le quotidien. En 2019, le pays se classait au 28e rang mondial des exportateurs de pommes de terre. Quatre ans plus tard, il avait chuté à la 67e position, avec des volumes tombant à seulement 7.400 tonnes en 2023/24. Plusieurs facteurs expliquent ce recul : les sécheresses répétées, la pression croissante sur les ressources en eau pour l’irrigation et un embargo sur les exportations vers l’Afrique de l’Ouest, en vigueur de mars 2023 à février 2024.
Le levier de la levée de l’embargo pour une reprise rapide
Selon des experts cités par Les Inspirations Eco, la levée de cet embargo a été déterminante. La reprise des flux commerciaux a permis un véritable effet de rattrapage, dopant les chiffres de la campagne 2024/25 et redonnant un souffle vital à la filière.
Des marchés porteurs et un retour à la vie pour les producteurs
La dynamique de reprise est largement portée par l’Afrique de l’Ouest, avec la Mauritanie et le Mali absorbant près de la moitié des volumes exportés. La Côte d’Ivoire et le Sénégal confirment également leur rôle croissant comme marchés porteurs. Pour de nombreux producteurs marocains, la réouverture de ces débouchés représente un « retour à la vie » après une année de quasi-paralysie.
Des défis et des opportunités sur les marchés européens et africains
L’Europe reste un partenaire clé pour le Maroc, avec l’Espagne en tête des importateurs. La France et le Portugal enregistrent également une demande soutenue en produits frais, ce qui stimule les exportations. En revanche, certains marchés traditionnels, comme les Pays-Bas, connaissent un net recul, soulignant la volatilité de certains circuits de redistribution européens.
Au-delà de l’Europe, la carte des exportations révèle des contrastes marqués, lit-on. Si certains pays africains comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire affichent une progression notable, d’autres marchés régionaux, tels que le Burkina Faso et le Niger, connaissent un net repli, illustrant la complexité de certains marchés.
La nécessité d’une approche durable pour consolider les gains
«Malgré cette embellie, la filière reste vulnérable», avertit le quotidien. Le stress hydrique, le coût élevé de l’irrigation et la sensibilité aux aléas climatiques continuent de peser lourdement sur la durabilité de cette reprise. Les producteurs et les acteurs du secteur devront ainsi conjuguer expansion commerciale et résilience face aux défis environnementaux pour consolider ces gains.