La réforme des retraites au cœur de l’actualité
À quelques jours d’un nouveau round de discussions prévu mercredi 17 décembre, la réforme des retraites refait surface au cœur de l’actualité, rattrapant le gouvernement alors que le calendrier politique se resserre inexorablement. Le chantier n’admet plus de délais: certaines caisses, à commencer par la Caisse marocaine des retraites (CMR), approchent de leurs limites. À quelques mois des élections législatives, l’exécutif se voit contraint d’accélérer le traitement de ce dossier sensible, avec pour ambition d’aboutir à un scénario stabilisé dès le printemps 2026.
Une tâche complexe à relever
La tâche est complexe, relève le quotidien dans son édition du mercredi 3 décembre: il s’agit de concilier viabilité financière, revendications syndicales et nécessité de bâtir un système de retraite capable de résister aux pressions démographiques des décennies à venir. Chaque décision, ou absence de décision, pèsera lourdement sur le plan économique, social et politique.
Une réalité financière lourde à prendre en compte
Le gouvernement avance pourtant avec un schéma clair: instaurer un système à deux pôles, public et privé, organiser une transition progressive et protéger les droits acquis tout en définissant un socle paramétrique crédible. Mais derrière cette architecture se cache une réalité financière lourde. «La CMR, pilier du pôle public, affiche un déficit technique préoccupant: plus de 7,4 milliards de dirhams pour le régime des pensions civiles en 2024 et 1,8 milliard pour le régime militaire. Le régime civil est déjà dans une zone critique, avec des réserves susceptibles de s’épuiser dès 2031 si aucune réforme n’est engagée. La soutenabilité n’est plus un enjeu lointain, mais une alerte immédiate, imposant des arbitrages rapides», note l’Economiste du 3 décembre.
Des décisions cruciales à prendre
Face à cette pression, la réforme paramétrique devient incontournable. L’âge légal de départ à la retraite est au cœur des discussions. Le régime des fonctionnaires est passé progressivement à 63 ans, tandis que le RCAR, couvrant une large part des personnels des établissements publics, n’est pas encore aligné. «La question se pose désormais de savoir si l’exécutif osera porter l’âge légal à 65 ans, au risque de raviver des tensions sociales dans un contexte électoral délicat», écrit L’Economiste.
Une transition délicate à mettre en place
L’unification du paysage des retraites en deux pôles nécessite une transition soignée. Les droits acquis doivent être préservés, les modes de calcul harmonisés et les règles convergentes, sans rupture brutale. Les syndicats réclament plus de temps pour analyser la situation réelle des caisses, tandis que le gouvernement avance sur une ligne étroite.
Un équilibre délicat à trouver
Laisser la situation se dégrader est impensable, mais conduire une réforme sensible à quelques mois des législatives comporte un coût politique élevé. La réussite de l’opération exige à la fois pédagogie, préparation technique et consensus suffisant pour garantir la stabilité du futur système. Dans un contexte de confiance sociale fragile, et alors que la réforme de la protection sociale mobilise déjà des ressources budgétaires importantes, l’exercice demande un équilibre délicat entre détermination et prudence.
Les défis à relever dans le secteur privé
Dans le secteur privé, la CNSS connaît une situation moins critique mais reste fragile. L’assouplissement récent des conditions d’accès à la pension, avec l’ouverture du droit dès 1 320 jours de cotisation, élargit l’affiliation mais alourdit les engagements futurs. Le Rapport annuel sur la stabilité financière souligne la nécessité de préserver la viabilité du régime, en révisant le taux de cotisation, en relevant l’âge de départ à la retraite et en adaptant le mécanisme d’acquisition des droits afin d’assurer l’équité entre affiliés.














































