Si Naima Elias est descendue des profondeurs du sol de Safi, a été saturée des récoltes et des eaux d’Abdah, et a grandi et grandi à Casablanca, la plus grande métropole du Maroc, alors elle en a tiré ensemble les origines de la parole, de l’art et vie… et a fait de l’Abdiya et Marsawiya « Aita » un bouchon symbolique qui passe des domaines du chant aux scènes de théâtre. Et les écrans de cinéma… « Al-Aita » est devenu une source d’inspiration pour la performance d’acteur, voix et corps de Naima Elias, au théâtre et au cinéma.
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L’énorme énergie d’acteur est apparue dans la représentation théâtrale de Naima Elias à une époque où les filles et les femmes étaient moins présentes et moins chanceuses que les hommes pour accéder au théâtre. Les hommes avaient le monopole de l’écriture, de la réalisation et du jeu d’acteur. Il était rare de trouver une ou deux femmes au sein d’une même troupe théâtrale. Les traditions de la société et de l’autorité n’étaient pas les seules. La famille constitue un obstacle pour une femme artiste. Les hommes entouraient plutôt leur champ théâtral et leur espace collectif d’une clôture qu’eux seuls pouvaient franchir… Dans cette ambiance sociétale, culturelle et psychologique, Naima Elias a su pénétrer les barbelés, occuper une place sur scène, et même balayer des zones d’espaces publics… parce qu’elle en était propriétaire. Une formidable capacité de patience et de confrontation… une capacité et une audace qu’elle a tirées de son fort amour pour l’art du jeu d’acteur avant de devenir professionnelle et de le choisir comme métier. Peut-être que ces fortes charges d’amour l’ont réellement qualifiée pour être une actrice brillante, à succès et brillante à toutes les étapes de son parcours artistique au cours de plus de quarante ans de présence équilibrée. Et une détermination rationnelle, une pratique artistique sérieuse et sérieuse au théâtre, au cinéma et à la fiction télévisée.
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L’artiste Naima Elias est considérée comme l’une des rares actrices à avoir établi une relation contractuelle avec le public… une relation basée sur ce qui ressemble à un pacte entre elle et ses fans et amants. Ainsi, Naima insiste toujours pour apparaître à son public comme une actrice fougueuse et rebelle qui ne cède pas aux tentations, aux caprices et aux vagues passagères. Autrement dit, c’est une actrice difficile, qui n’est ni obéissante ni soumise aux conditions du marché. Elle n’accepte de jouer aucun rôle, aussi important soit-il, professionnellement ou financièrement. Elle est un exemple d’actrice en quête de sens, de valeur et de considération symbolique. Elle tient donc à choisir ses rôles avec soin et parfois durement, ce qui signifie qu’elle est dure avec elle-même, ses besoins et sa situation financière afin de défendre le sens et la valeur artistique. Elle rejette les rôles superficiels et naïfs, ainsi que les clowneries et la vulgarité. Elle rejette les stéréotypes et le jeu dans un seul moule, car elle croit à l’aventure, à la recherche, à la diligence, à l’innovation et à la diversité.
C’est pourquoi nous avons le droit de l’appeler « Aita », une pièce qui crie avec audace d’une voix forte et magique et dessine les traits de sa carte de performance avec un corps agité, dans lequel tous les souffles d’esprit, d’honnêteté et d’aisance sont présents. respiré et rempli de dynamisme, de vitalité… et de sens…
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Je sais que Naima ne se soucie pas de la célébrité et de la célébrité… pour elle, cela n’est que le résultat d’une présence continue, d’un travail acharné et de choix sérieux… Il n’est donc pas surprenant qu’on constate qu’elle n’a pas hésité pendant un certain temps. moment unique, alors qu’elle était à son apogée, de rejoindre les rangs de ses collègues et associés qui portaient la bannière de la création du Syndicat national des professionnels. Du théâtre, à une époque où le nom du syndicat effrayait certains, et à une époque où certaines stars, hommes et femmes, se cachaient à l’envers, se faufilant derrière le rideau par peur de « l’autorité » ou de « l’entrepôt » ou craignant pour leurs intérêts. .. Naima Elias était à l’heure de l’histoire, elle a su s’honorer, honorer son histoire et sa profession en portant le flambeau de la fondation avec les fondateurs avec conviction et audace, et elle n’a recherché aucune récompense ou gratitude pour ce faire. . Au contraire, elle a pu, grâce à son sérieux et à son combat, s’emparer d’un siège sur le « podium » de la direction nationale du syndicat après que ses camarades l’ont élue démocratiquement et avec conviction avant l’apparition des normes de quotas féministes. Naima était et est toujours l’objet de l’appréciation et du respect de tous parce qu’elle a choisi, dans une période difficile, de surmonter les difficultés et de risquer sa carrière, sa célébrité et sa renommée pour consacrer une grande partie de son temps et de sa vie au travail syndical, ce qui nécessite de surmonter difficultés, patience, sacrifice et abnégation. Et laissez-moi dire ceci. Si Naima est comme une femme, une femme charmante, joyeuse et belle, elle devient encore plus belle quand on la voit dans une réunion syndicale discuter, analyser, proposer, prendre des positions, faire grève et renverser la situation, défendre les droits et la dignité des artistes. C’est une autre de ses belles gentillesses humaines.
* Un certificat honorant l’artiste Naima Elias
Au Festival International de Théâtre Professionnel de Fès / Octobre 2016
Témoignage rédigé par : Al-Hussein Al-Shaabi
Marrakech, 2023-11-14 18:00:22 (Maroc-Actu) –