Les manifestants ont brandi des feuilles de papier vierge ou de petites banderoles pour protester contre les lois censurant les manifestations contre la guerre.
Marrakech, 13 mars. (Maroc-Actu) –
Au moins 850 personnes ont été arrêtées lors de manifestations organisées dimanche dans 23 villes russes pour protester contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie, selon l’organisation de la société civile OVD-Info.
Au total, depuis le début de la guerre, plus de 14 861 personnes ont été arrêtées, selon le registre de l’organisation, qui a recensé 353 détenus dans la seule capitale, Moscou, tandis qu’à Saint-Pétersbourg, au moins 151 personnes ont été arrêtées.
Ce dimanche, de nombreux manifestants ont été vus portant des feuilles de papier vierge ou de petites banderoles pour protester contre les lois qui prévoient des peines allant jusqu’à 15 ans de prison pour les protestations contre les actions des forces armées, selon des images publiées sur les réseaux sociaux. Malgré cela, certains d’entre eux ont été arrêtés.
« Certaines des personnes arrêtées ont eu les bras tordus, beaucoup se sont vu confisquer leur téléphone, et la police a exigé de montrer des pièces d’identité et a pris des photos de passants au hasard », a dénoncé OVD-Info.
À Moscou, le pianiste Luka Zatravkin a été arrêté pour s’être menotté au plus ancien restaurant McDonald’s de Russie, celui situé sur la place Pouchkine à Moscou. « Ils nous privent des idées de la démocratie et des valeurs des droits de l’homme et nous montrent ainsi que la liberté est une fiction », reprochait Zatravkin dans un manifeste publié sur les réseaux sociaux avant son arrestation.
« Les hamburgers de McDonald’s deviennent un symbole de la violation des libertés », a-t-il déclaré, selon OVD-Info.
À Saint-Pétersbourg, un homme identifié comme Dimitri J. a été arrêté pour avoir graffité « Non à la guerre » et « Poutine est un fasciste » sur le monument au Soldat soviétique inconnu dédié à la défense de Leningrad, nom soviétique de la ville, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dans la ville de Rostov-sur-le-Don, près de la frontière ukrainienne, les maisons des militants Tatiana Sporisheva et Boris Papayan ont été fouillées, tandis que les biens d’Elena Belan ont été confisqués, selon OVD-Info.
Plus de 5 000 personnes ont été arrêtées dans toute la Russie le week-end dernier, selon OVD-Info, malgré les lourdes peines allant jusqu’à 15 ans de prison prévues par la dernière réforme pénale pour avoir protesté contre les actions de l’armée.
L’invasion de l’Ukraine pousse de nombreux citoyens russes à protester contre la guerre dans les rues, tandis que les forces de sécurité répriment toute forme de manifestation et arrêtent les dissidents.
Le 24 février, date du début de l’invasion, le ministère russe de l’Intérieur a averti les citoyens russes que les autorités prendraient « toutes les mesures nécessaires » pour maintenir l’ordre public lors des manifestations et a prévenu que la police placerait en détention tous les participants à des actions non autorisées en cas d’actes « provocateurs ou agressifs » à l’encontre des agents.