Une révision en profondeur des Plans régionaux d’aménagement et de gestion aquacoles au Maroc
Dix ans après le lancement des premiers Plans régionaux d’aménagement et de gestion aquacoles (PAA), couvrant 70 % du littoral marocain, l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA) engage une révision d’envergure, en commençant par la région de Dakhla-Oued Eddahab. L’objectif est d’adapter la planification aux nouvelles réalités économiques, environnementales et réglementaires, selon le quotidien Les Inspirations Eco.
Une adaptation nécessaire aux évolutions économiques et environnementales
Les premiers PAA, mis en œuvre il y a une dizaine d’années, avaient permis de structurer l’activité aquacole nationale sur plus de 2.400 kilomètres de côtes. Depuis, le paysage économique, environnemental et réglementaire a profondément changé. Ainsi, le décret n°2.23.1032, récemment publié au Bulletin officiel, redéfinit les procédures d’approbation et d’évaluation des projets, tout en instaurant un cadre juridique de nouvelle génération. C’est dans ce contexte que l’ANDA a retenu Dakhla-Oued Eddahab comme région pilote pour relancer la dynamique. Un budget de 4,7 millions de dirhams est mobilisé pour élaborer un nouveau plan régional intégrant une évaluation environnementale stratégique, un projet de structures aquacoles (PSA) et son étude d’impact sur l’environnement, précise Les Inspirations Eco.
Une mise à jour nécessaire du schéma directeur d’aménagement urbain
La révision du PAA de Dakhla-Oued Eddahab s’inscrit dans un autre chantier structurant, celui de la mise à jour du schéma directeur d’aménagement urbain, homologué en 2015 mais devenu obsolète face à l’essor rapide des activités maritimes et industrielles. Le ministère de l’Urbanisme a donc engagé une actualisation pour les 25 prochaines années, afin d’intégrer la croissance des projets et d’anticiper de nouveaux besoins fonciers.
Des investissements importants pour le développement de l’aquaculture au Maroc
Près de 24.000 hectares de zones maritimes ont été identifiés pour accueillir des investissements dans trois filières phares: la pisciculture, la conchyliculture et l’algoculture. Le secteur a déjà mobilisé 1,5 milliard de dirhams d’investissements publics, générant en 2024 une production de 7.000 tonnes et un chiffre d’affaires de 310 millions de dirhams. L’année dernière, 200 fermes aquacoles ont vu le jour dans différentes régions, conformément aux PAA, et 322 conventions de création et d’exploitation ont été publiées au Bulletin officiel. Des écloseries sont également en développement pour renforcer l’amont de la filière, souligne Les Inspirations Eco.
Un objectif ambitieux pour l’aquaculture au Maroc
Le Maroc mise sur la réalisation de 450 projets aquacoles, dont 123 à vocation sociale, destinés à soutenir les jeunes entrepreneurs et les coopératives de pêche artisanale. L’objectif est d’atteindre une production annuelle de 390.000 tonnes et de créer 6.300 emplois directs, tout en consolidant l’image du Royaume comme acteur émergent de l’aquaculture durable en Afrique.
Une approche basée sur les données scientifiques et socio-économiques
Le nouveau plan intégrera les dernières données scientifiques, socio-économiques et techniques, afin d’orienter les investissements vers les zones les plus propices et de réduire les risques environnementaux.