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Droits de douane de Trump : un moindre mal pour le Maroc, mais beaucoup d’incertitudes

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Le Maroc touché par les nouvelles mesures douanières de Trump

Jusqu’à tout récemment, on pensait que le Maroc était à l’abri de l’offensive douanière de Donald Trump et que les nouvelles mesures protectionnistes de son administration viseraient surtout les pays avec lesquels les États-Unis accusent un important déficit commercial. Hélas, il n’en était rien. Le Maroc figure bien sur la liste des pays auxquels Trump a imposé des droits de douane plancher de 10%. Ces mesures entreront en vigueur le samedi 5 avril à 04H01 GMT.

Les impacts sur le Maroc et d’autres pays

Quelques jours plus tard, le 9 avril à la même heure, des dizaines de pays seront visés par des surtaxes sur mesure: 34% pour la Chine, 20% pour l’Union européenne, 30% pour l’Algérie et 28% pour la Tunisie. La Jordanie, seul autre pays arabe lié par un Accord de libre-échange (ALE) avec les États-Unis, a été quant à elle taxée à hauteur de 20%.

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Les raisons derrière ces mesures

Fondées sur les calculs des équipes gouvernementales américaines, ces surtaxes sont censées répondre aussi aux barrières dites «non tarifaires». Pour le cas du Maroc, ces barrières incluent des normes antipollution, des normes sanitaires, la contrefaçon et des procédures administratives complexes. Ces «barrières non tarifaires» ont conduit à l’imposition de droits de douane de 10%.

Les réactions au Maroc

Selon Hakim Marrakchi, président de la commission fiscalité et douane de la CGEM, cette imposition a été une demi-surprise pour le Maroc. Depuis l’entrée en vigueur de l’ALE Maroc-États-Unis en 2006, le solde commercial entre les deux pays a augmenté, mais le Maroc reste déficitaire. Les exportations marocaines vers les États-Unis sont diverses, incluant des engrais, du textile, des semi-conducteurs, des agrumes et du poisson.

Les conséquences pour le Maroc

Malgré l’impact de cette taxe sur les exportations, le Maroc conserve un léger avantage compétitif par rapport à d’autres pays touchés. La hausse des prix est inévitable, mais Ahmed Azirar, économiste au CEREM, souligne qu’il faut comparer cet impact avec les taux imposés aux pays concurrents.

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Les répercussions sur les entreprises marocaines

Certaines entreprises marocaines devront réajuster leurs prix pour s’adapter à la nouvelle taxe. Adil Douiri, président du groupe Mutandis, indique que les prix de vente pourraient augmenter de 5 à 7%. Il souligne cependant que cette hausse ne devrait pas affecter la compétitivité de l’entreprise sur le marché américain.

Les zones d’ombre et les perspectives

Des incertitudes persistent quant aux conséquences à long terme de ces mesures. Hakim Marrakchi souligne que le Maroc devra s’adapter et explorer de nouvelles opportunités commerciales. Les secteurs des batteries, de l’automobile et des engrais seront particulièrement surveillés.