Un nouveau décret pour redéfinir le secteur de la microfinance au Maroc
Un nouveau projet de décret, actuellement sur le bureau du ministre de l’Économie et des Finances, vise à redéfinir en profondeur les règles du jeu pour le secteur de la microfinance au Maroc. Selon le quotidien Les Inspirations Eco du 16 juillet, ce texte a été élaboré en application de la loi 50-20. Le décret fixe des montants maximums pour les microcrédits et les fonds collectés par les institutions de microfinance (IMF) dans le but de mieux structurer l’offre de crédit et de sécuriser l’épargne des populations les plus vulnérables.
Une nouvelle structuration de l’offre de crédit
Première nouveauté, le projet distingue désormais clairement les IMF associatives des IMF constituées en sociétés anonymes (SA) et agréées comme établissements de crédit. Trois niveaux de microcrédit sont désormais prévus pour les associations ciblant les populations à faibles revenus, avec des montants pouvant aller jusqu’à 50.000 dirhams, 100.000 dirhams et 150.000 dirhams respectivement pour financer différentes activités.
Pour les IMF-SA, le plafond est beaucoup plus ambitieux, atteignant 1,2 million de dirhams par dossier. Cette évolution positionne ces structures comme un lien entre la microfinance traditionnelle et le financement bancaire classique, en particulier pour les TPE et PME en phase de structuration.
Encadrement des fonds et des dépôts
Le décret encadre pour la première fois les fonds que les IMF-SA peuvent recevoir, avec des plafonds fixés à 2 millions de dirhams pour les activités informelles et les clients à faibles revenus, et à 10 millions de dirhams pour les autoentrepreneurs, les coopératives et les activités formelles. Les comptes d’épargne individuels voient leur plafond fixé à 400.000 dirhams, alliant sécurité des dépôts et incitation à l’épargne formelle.
Des opportunités pour les acteurs de la microfinance
Cette révision des seuils marque un coup d’accélérateur pour les associations et les IMF-SA. Les micro-entrepreneurs, autoentrepreneurs et petits agriculteurs peuvent désormais accéder à des montants plus importants tout en bénéficiant d’un circuit financier plus souple que celui des banques traditionnelles. Les épargnants individuels voient leur épargne protégée sans restrictions excessives.
Le projet prévoit également la possibilité d’adapter ces seuils par de futurs décrets pour suivre l’évolution du marché. Il abroge le précédent décret de 2019, mettant ainsi à jour le cadre réglementaire. Cette réforme vise à moderniser la microfinance, encourager la formalisation des activités économiques et renforcer l’inclusion financière. Reste à voir si les institutions concernées seront prêtes à relever ce nouveau défi.