Tensions dans le secteur textile marocain
Deux événements récents dans le secteur textile marocain, le Salon Morocco Fashionstyle et la 10ᵉédition du Salon international du textile, ont ravivé des tensions entre les acteurs institutionnels et professionnels. En jeu: la visibilité du label «Made in Morocco», la légitimité des initiatives privées, et les conditions de concurrence sur le marché local.
Des accusations d’AMITH contre les salons internationaux
L’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH) s’oppose à certains salons internationaux, qu’elle accuse de favoriser la promotion de produits étrangers au détriment de l’industrie nationale. Elle a notamment adressé une lettre à la Chambre de commerce, d’industrie et de services de Casablanca-Settat (CCISC), lui demandant de retirer son soutien à un salon perçu comme une plateforme de visibilité pour des produits turcs et égyptiens.
L’AMITH évoque une concurrence jugée déloyale, notamment par l’introduction de produits à bas coût sur le marché, et dénonce l’usage abusif de la mention «Made in Morocco» pour des articles importés. Elle estime que ces pratiques nuisent aux efforts de structuration du secteur et affaiblissent l’image du textile marocain.
Réponse du président de la CCISC
De son côté, le président de la CCISC, Hassan Berkani, affirme que le salon vise à offrir une opportunité de visibilité aux petites et moyennes entreprises marocaines. Il précise que plus de 400 exposants, venus de 140 pays, ont pris part à ce salon, offrant aux entreprises locales la possibilité d’élargir leur réseau commercial.
Berkani estime également que la CCISC n’a pas outrepassé son rôle, dans la mesure où l’événement n’est pas placé sous l’égide du ministère de l’Industrie. Il reproche à l’AMITH un manque de soutien aux petites entreprises du secteur.
Position du ministère de l’Industrie
Citée par le quotidien, une source proche du ministère de l’Industrie souligne qu’aucun soutien officiel n’a été accordé à l’événement en question. Le ministère précise que son appui est conditionné à des retombées économiques significatives et à la valorisation claire du produit marocain, ce qui ne serait pas le cas ici. Il indique également qu’il ne revient pas à l’administration d’interdire les initiatives privées tant qu’elles respectent le cadre légal.
Appel à une vigilance accrue de l’AMITH
Malgré les clarifications apportées par les organisateurs du salon, l’AMITH reste critique à l’égard de ces événements. L’association appelle à une vigilance accrue sur l’usage des marques, et la représentation de l’industrie locale dans ce type d’événement.