Accueil Economie Settavex : la fin d’un pilier de l’industrie textile au Maroc

Settavex : la fin d’un pilier de l’industrie textile au Maroc

12
0

Settavex : une crise profonde menace l’avenir de l’usine textile marocaine

Longtemps considéré comme un acteur majeur de l’amont textile au Maroc, Settavex semble aujourd’hui s’enfoncer dans une crise profonde, peut-être irréversible. Si les signaux d’alerte s’étaient multipliés au cours des dernières années, la situation actuelle de la filiale marocaine du groupe espagnol Tavex frôle désormais l’agonie industrielle, indique le magazine hebdomadaire Challenge.

Des difficultés financières croissantes se sont accumulées au fil du temps pour Settavex. En 2023 déjà, plusieurs fournisseurs marocains et étrangers avaient tiré la sonnette d’alarme, dénonçant des retards de paiement récurrents, parfois de plusieurs mois. Ces dysfonctionnements avaient gravement affecté la trésorerie de nombreux partenaires et semé le doute quant à la viabilité du modèle économique de l’entreprise.

Une situation qui se dégrade rapidement : le Tribunal de commerce a récemment ordonné les premières saisies sur les biens de la société, signe tangible d’une dérive financière incontrôlée. Dans les ateliers de production, les perturbations sont légion, avec des lignes à l’arrêt et des coupures d’électricité entravant le processus industriel.

Lire aussi:  Fiat s'apprête à dévoiler le design de la Fiat 600e

Des emplois en péril : la situation de Settavex fait planer une lourde incertitude sur le sort des quelque 500 salariés que compte l’usine. Ces ouvriers, dont beaucoup exercent dans la région depuis des décennies, craignent aujourd’hui pour leur emploi, dans un contexte social et économique déjà tendu.

Des pratiques financières douteuses : aucun plan de sauvetage, ni signe d’intervention concret de la maison mère espagnole, ne semble se dessiner à l’horizon. Plusieurs sources proches du dossier accusent le groupe de pratiques financières opaques et potentiellement préjudiciables pour l’unité marocaine.

Un mécanisme de facturation interne suspect : des soupçons pèsent sur un possible transfert de valeur entre Settavex et d’autres entités européennes du groupe. Tavex aurait mis en place un mécanisme de facturation interne réduisant artificiellement la marge réalisée par l’usine marocaine, au profit de sociétés intermédiaires situées en Europe.

Lire aussi:  Les restes d'un insecticide empêchent le poivre du Maroc d'entrer sur le marché allemand

Interrogations sur la gouvernance et la réglementation : cette situation soulève de nombreuses questions sur la gouvernance de Tavex et sur le cadre réglementaire encadrant les relations entre les filiales marocaines et leurs maisons mères étrangères.

Un avenir incertain pour Settavex : autrefois symbole d’un textile marocain ambitieux et intégré, l’usine semble aujourd’hui incarner les dérives d’un modèle globalisé qui peine à protéger ses maillons les plus fragiles. À moins d’un sursaut de dernière minute, le spectre d’une fermeture pure et simple se précise.