Marrakech, 8 Mar. (Maroc-Actu) –
La sonde Solar Orbiter de l’ESA/NASA accélère en vue de son premier survol historique du Soleil. Le 14 mars, elle dépassera l’orbite de Mercure et le 26 mars, elle s’approchera au plus près du Soleil.
Ce 7 mars, Solar Orbiter est passé directement entre la Terre et le Soleil, environ à mi-chemin entre notre planète et son étoile mère, ce qui permet une étude unique de la météo spatiale et de la connexion Soleil-Terre, Rapports de l’ESA.
Le Soleil libère un flux constant de particules dans l’espace. C’est ce qu’on appelle le vent solaire. Il transporte le champ magnétique du Soleil dans l’espace, où il peut interagir avec les planètes pour créer des aurores boréales et perturber la technologie électrique. L’activité magnétique du Soleil, qui a souvent lieu au-dessus des taches solaires, peut créer des rafales de vent qui renforcent ces effets.
Ce comportement est connu sous le nom de météo de l’espace, et les scientifiques peuvent utiliser le croisement actuel de la ligne Terre-Soleil pour l’étudier d’une manière unique. Ils combineront les observations de Solar Orbiter avec celles d’autres engins spatiaux opérant plus près de la Terre, tels que les engins Hinode et IRIS en orbite terrestre et SOHO, stationné à 1,5 million de kilomètres de la Terre. Cela leur permettra de de relier les points de tout événement météorologique spatial lorsqu’il traverse les 150 millions de kilomètres entre le Soleil et la Terre.
Les instruments de télédétection de Solar Orbiter peuvent également identifier l’origine de tout événement sur la surface solaire. Cette « science du lien » est l’un des principaux moteurs de la mission Solar Orbiter.. Même si aucun événement majeur ne se produit, de nombreuses recherches scientifiques peuvent être menées pour analyser l’évolution du paquet de vent solaire lui-même au cours de son voyage dans le système solaire.
En raison de sa position et de sa proximité relative avec la Terre, Solar Orbiter a pu jusqu’à présent rester en contact quasi permanent, transmettant de grandes quantités de données. La transformation se fait également rapidement. Par exemple, les données du magnétomètre sont traitées et nettoyées dans les 15 minutes environ qui suivent l’enregistrement. Les 15 minutes comprennent même les trois minutes et demie que mettent les signaux à traverser l’espace entre le vaisseau spatial et la station terrestre.
Le 10 février, l’ESA a changé le nom de sa prochaine mission de météorologie spatiale de Lagrange à ESA Vigil. Lancé au milieu de la décennie, le vaisseau spatial sera un chien de garde solaire, qui surveillera en permanence l’activité magnétique imprévisible du Soleil afin de protéger les infrastructures, les satellites, les habitants et les explorateurs de l’espace de ces événements imprévisibles.
Solar Orbiter se trouve actuellement à environ 75 millions de kilomètres du Soleil. Il s’agit de la même distance que celle atteinte par le vaisseau spatial lors de son survol rapproché du Soleil le 15 juin 2020, mais ce n’est rien comparé à ce qui va se passer maintenant.
« En ce moment, nous sommes aller vers l’inconnu ». en ce qui concerne les observations du Soleil par Solar Orbiter », déclare Daniel Müller, scientifique du projet Solar Orbiter.
Le 26 mars, Solar Orbiter se trouvera à moins d’un tiers de la distance entre le Soleil et la Terre, et est conçu pour survivre à cette proximité pendant des périodes relativement longues. Elle passera du 14 mars au 6 avril dans l’orbite de Mercure. Autour du périhélie, nom donné à l’approche la plus proche du Soleil, Solar Orbiter rapprochera plus que jamais les télescopes à haute résolution du Soleil.
Associées aux données et aux images des autres instruments de Solar Orbiter, elles pourraient révéler davantage d’informations sur les éruptions miniatures appelées flares que la mission a révélées dans ses premières images.
« Ce que je suis le plus impatient de découvrir, c’est si oui ou non toutes ces caractéristiques dynamiques que nous voyons dans l’imageur d’ultraviolets extrêmes (éruptions) peuvent se frayer un chemin dans le vent solaire. Il y en a beaucoup ! » explique Louise Harra, cochercheuse principale de l’EUI, basée au Physikalisch-Meteorologisches Observatorium Davos/World Radiation Center (PMOD/WRC), en Suisse.
Pour ce faire, Solar Orbiter utilisera ses instruments de télédétection, tels que EUI, pour obtenir des images du Soleil, et ses instruments in situ pour mesurer le vent solaire lorsqu’il passe devant le vaisseau spatial.
Le passage au périhélie le 26 mars est l’un des principaux événements de la mission.. Les dix instruments fonctionneront simultanément afin de recueillir le plus de données possible.