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Droit à l’oubli numérique: un enjeu majeur à ne pas oublier

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Le droit à l’oubli numérique: une nécessité de notre ère

À l’ère du tout-numérique, l’oubli est devenu un luxe. Ce que l’on publie, ce que l’on subit, ce que l’on fuit… tout reste. En Europe, ce constat a conduit à consacrer le droit à l’oubli numérique à travers le Règlement général sur la protection des données (RGPD).

Dans le Royaume, ce droit reste une notion floue, absente des textes, bien qu’elle soit plus que jamais d’actualité, relève le magazine Challenge, dans une analyse dédiée.

La digitalisation et ses conséquences

La digitalisation galopante de la société a effacé les frontières entre vie réelle et vie virtuelle. Résultat: des millions de citoyens Marocains se retrouvent prisonniers de leurs traces numériques.

Le défi du droit à l’oubli au Maroc

Une question s’impose, dès lors. Avons-nous encore le droit d’effacer notre passé numérique?

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En Europe, le RGPD a instauré un droit fondamental: celui de demander l’effacement de données personnelles devenues obsolètes, inexactes ou nuisibles. Ce droit permet à chacun de reprendre le contrôle sur son identité numérique.

Dans le Royaume, la situation est toute autre. Malgré la présence de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), le droit à l’oubli reste méconnu, et surtout non inscrit dans la législation.

Les enjeux et les défis à relever

Les défis qui se posent aux décideurs sont multiples: qui est responsable? Les moteurs de recherche, les hébergeurs, les plateformes numériques? Qui impose le droit? Le Royaume ne dispose-t-il pas d’interlocuteurs directs chez les géants du web, les fameux «GAFAM»? Et, in fine, comment arbitrer? Entre le droit à l’oubli et le droit à l’information, la ligne est en effet très fine.

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La nécessité d’une évolution culturelle et juridique

«Le droit à l’oubli nécessite plus qu’une loi: il faut une refonte culturelle de notre rapport à la vie privée», souligne Maddarsi. Pour lui, «cela suppose une volonté politique, une mise à niveau juridique conforme aux standards internationaux, mais aussi une prise de conscience citoyenne».

Conclusion: replacer l’humain au cœur du numérique

Aujourd’hui, alors que le Royaume aspire à devenir un hub numérique régional, il est crucial de replacer l’humain au cœur de ce virage digital.

Intégrer le droit à l’oubli, c’est reconnaître que la mémoire numérique ne peut être infinie, si elle devient une sentence à perpétuité, souligne Challenge.