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Macron affirme que le retrait des troupes du Mali prendra « quatre à six mois ».

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Il souligne que les militaires seront « repositionnés » au Niger et rejette « complètement » les propos d' »échec ».

Marrakech, 17 févr. (Maroc-Actu) –

Le président français Emmanuel Macron a déclaré jeudi que le processus de retrait des troupes françaises du Mali prendra « entre quatre et six mois », après l’annonce du début du processus de retrait des militaires du pays européen et de ses partenaires face aux tensions avec la junte militaire malienne.

« Nous avons commencé à fermer les bases du nord (du Mali) », a déclaré Macron lors d’une conférence de presse, avant d’ajouter qu’il s’agira d’une « fermeture progressive » en vue d’une « réarticulation du dispositif » qui sera effectuée en coordination avec l’armée malienne.

Il a souligné que « dans ce contexte, il y aura moins d’opérations antiterroristes », avant de révéler que les militaires européens présents au Mali seront « repositionnés » au Niger, « dans la région limitrophe du Mali », suite à un accord avec Niamey.

Macron a également souligné qu’il « refuse totalement » de qualifier l’intervention de la France au Mali d' »échec », soulignant que sinon « il y aurait eu un coup d’État face à l’effondrement de l’État malien », comme le rapporte la chaîne de télévision française BFM TV.

« La situation des groupes terroristes est aujourd’hui très différente de ce qu’elle était il y a huit ans », a-t-il soutenu, avant de défendre qu’avec la participation de l’Union européenne (UE) et la « structuration » du G5 Sahel, « les armées de la région ont commencé à se consolider très solidement ». « Leur situation actuelle est très différente de celle d’il y a neuf ans », a-t-il répété.

En ce sens, il a souligné que le Sahel et le Golfe de Guinée sont les « priorités de la stratégie d’expansion » d’Al-Qaïda et de l’État islamique, avant d’ajouter que « la lutte contre le terrorisme ne peut pas tout justifier », en référence aux tensions avec la junte malienne.

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« Nous ne pouvons pas rester militairement actifs aux côtés d’autorités avec lesquelles nous ne partageons ni stratégie ni objectifs. C’est la situation à laquelle nous sommes confrontés en ce moment au Mali », a souligné M. Macron, tout en notant que cette lutte contre le terrorisme « ne doit pas devenir un exercice de conservation indéfinie du pouvoir ».

Il a toutefois souligné que malgré ce retrait du Mali, la France « reste engagée au Sahel et dans les pays voisins ». « La France joue un rôle fédérateur dans cette mobilisation internationale en faveur du Sahel », a-t-il déclaré, avant d’indiquer que Paris souhaite « soutenir en amont les pays voisins de la bande sahélienne » face à leur « exposition croissante » aux « tentatives d’implantation » de groupes terroristes sur leurs territoires.

Les propos de Macron sont intervenus peu après que les gouvernements de la France et des autres pays européens et du Canada qui participent et collaborent à l’opération Barkhane et à la force Takuba ont annoncé le retrait de leurs forces du Mali, où elles étaient déployées pour aider Bamako dans la lutte contre le djihadisme.

« Face aux multiples obstructions des autorités maliennes de transition, le Canada et les pays européens opérant aux côtés de l’opération Barkhane et au sein de la Force Takuba estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont pas réunies pour mener efficacement leur déploiement actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali », ont-ils indiqué dans un communiqué.

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Ils ont souligné qu' »ils ont décidé d’initier le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations ». « En étroite coordination avec les États voisins, ils ont également exprimé leur volonté de maintenir leur rôle dans la région, tout en respectant leurs procédures constitutionnelles respectives », ont-ils ajouté.

Les signataires du communiqué sont l’Allemagne, la Belgique, le Bénin, le Canada, la Côte d’Ivoire, le Danemark, l’Estonie, la France, l’Italie, le Ghana, la Mauritanie, le Niger, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie, le Sénégal, la Slovaquie, la Slovénie, la Suède, le Tchad, le Togo, le Conseil européen, la Commission européenne, la Coalition Sahel et la Commission de l’Union africaine.

Les tensions ont été vives ces derniers mois suite à l’annonce de la junte militaire d’étendre le processus de transition à quatre ou cinq ans et de reporter les élections prévues en mars, alors que des accusations croisées entre Paris et Bamako portent sur la lutte contre le terrorisme.

Les autorités françaises, comme d’autres pays occidentaux, ont également vivement critiqué la junte au sujet du déploiement présumé de mercenaires du groupe Wagner, ce qui a été démenti par Bamako et Moscou, qui parlent d’une coopération militaire régulière.

Le gouvernement de transition a admis la présence d’instructeurs militaires russes dans le pays, dans le cadre d’un mandat similaire à celui donné à la mission de formation de l’UE, dans un contexte de suspicion occidentale quant à l’influence croissante de la Russie en Afrique.