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Les rebelles du FACT boycottent la première session des pourparlers de paix au Tchad en signe de protestation contre l’organisation.

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Marrakech, 13 Mar. (Maroc-Actu) –

Les rebelles tchadiens du Front de l’alternance et de la concorde (FACT) ont quitté la salle lors de la première session des pourparlers de paix préliminaires avec le gouvernement qui se tient au Qatar, en signe de protestation contre l’absence du médiateur initialement convenu, l’ancien président tchadien Goukouni Weddeye.

Les six représentants du groupe ayant fait le déplacement à Doha ont décidé de quitter la salle et de boycotter la cérémonie après avoir écouté le discours du secrétaire d’État qatari aux affaires étrangères, pour demander des éclaircissements sur l’organisation de ce soi-disant « pré-dialogue ».

En particulier, les rebelles ont à nouveau protesté contre l’absence de l’ancien président Wedeyye, dont les raisons n’ont pas encore été révélées – « Nous devrons demander à ceux qui ont décidé », a déclaré l’ancien président cette semaine – et contre le nombre excessif de groupes politico-militaires présents autour de la table, une stratégie destinée, selon le FACT, à diluer la voix des principaux groupes armés dans les négociations.

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Toutefois, en réponse à ces préoccupations, le Qatar a proposé, en tant que nouveau médiateur dans le processus, d’interrompre les travaux de l’assemblée pendant trois jours pour permettre aux groupes armés de se parler, la plupart de leurs représentants étant arrivés de différents pays hier en fin de journée, rapporte Radio France Internationale (RFI).

Parmi les conditions de réussite des négociations à Doha, les rebelles tchadiens demandent une amnistie générale, la libération des prisonniers et la restitution des biens confisqués. Le gouvernement tchadien en place, pour sa part, affirme avoir libéré des centaines de prisonniers et avoir accordé l’amnistie à plusieurs dirigeants de l’opposition.

Les pourparlers précurseurs dans la capitale qatarie seront un moment clé pour l’objectif déclaré de l' »homme fort » du pays, Mahamat Déby Itno, de ramener un gouvernement élu au Tchad.

Déby Itno a pris ses fonctions à la tête du Conseil militaire de transition (CMT) après la mort en avril 2021 de son père, Idriss Déby, dans des combats précisément avec les rebelles du FACT.

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Le CMT a nommé un nouveau gouvernement de transition en mai 2021, comprenant certains opposants, avec Albert Pahimi Padacké comme premier ministre. Déby a souligné qu’il ne cherchait pas à rester au pouvoir pour toujours et a promis d’œuvrer à la stabilisation du pays et à la tenue d’élections.

La mort de Déby – qui était au pouvoir depuis 1990 après avoir dirigé un coup d’État qui a renversé le dictateur Hissène Habré – en pleine offensive du FACT a porté un coup à la stabilité du pays et de la région, étant donné l’importance du territoire dans la lutte contre le terrorisme international au Sahel et dans le bassin du lac Tchad.

Les organisateurs s’attendent à ce que le processus de négociation s’éternise pendant des semaines, ce qui pourrait retarder le début du dialogue national, prévu le 10 mai au Tchad, nécessaire pour s’accorder sur une constitution.