Le marché de l’emploi marocain montre des signes de ralentissement
Après trois trimestres de croissance en matière de créations d’emplois non agricoles, le marché de l’emploi au Maroc a connu un brusque ralentissement au deuxième trimestre de l’année 2025, avec seulement 5 000 postes nets créés. Ce contraste est saisissant par rapport aux 282 000 emplois créés au premier trimestre et aux 257 000 au trimestre précédent, selon le magazine Finances News Hebdo.
Une inflexion inquiétante dans les secteurs clés de l’économie
Les chiffres du Haut-Commissariat au Plan, relayés par le wali de Bank Al-Maghrib, montrent que le ralentissement ne se limite pas à l’agriculture. Les services et surtout le BTP, moteurs traditionnels de l’emploi urbain, sont touchés. Le secteur de la construction, qui avait contribué à la reprise, n’a créé que 74 000 postes au deuxième trimestre, tandis que les services plafonnent à 35 000. L’industrie, censée jouer un rôle important dans la transformation économique, reste quasi-stagnante avec seulement 2 000 emplois supplémentaires.
Les conséquences de ce ralentissement sur l’économie nationale
La faiblesse de la dynamique de l’emploi a des répercussions sur la consommation des ménages, pilier de la croissance nationale. En 2024, la demande intérieure avait progressé de 5,8%, mais la situation actuelle menace ce dynamisme. Un marché de l’emploi en berne peut entraîner une pression supplémentaire sur les ménages, déjà confrontés à la cherté de la vie et à la précarité. À l’approche des élections, le chômage persistant, en particulier chez les jeunes et les diplômés, peut nourrir des frustrations et des contestations sociales.
Les mesures possibles pour relancer l’emploi
Face à cette situation, les décideurs pourraient envisager de stimuler les créations d’emplois en actionnant le levier de la commande publique, notamment dans les secteurs intensifs en main-d’œuvre comme le BTP et certains services. L’État dispose de marges de manœuvre pour accélérer les grands chantiers d’infrastructure, stimuler l’investissement public et mettre en place des politiques en faveur des PME et TPE.
Les perspectives économiques pour les années à venir
Malgré ce ralentissement, Bank Al-Maghrib maintient ses projections de croissance à 4,6% en 2025 et 4,4% en 2026, soutenues par les exportations, le tourisme et l’investissement. Cependant, la consommation intérieure reste une variable clé, et si le ralentissement de l’emploi persiste, il pourrait impacter lourdement la trajectoire macroéconomique et la stabilité sociale.