Marrakech, 22 févr. (Maroc-Actu) –
Le bureau du procureur de Guinée-Bissau a imposé à l’ancien Premier ministre Domingos Simoes Pereira (2014-2105) une interdiction de quitter le pays en attendant la résolution de la demande de levée de son immunité parlementaire, dans le cadre de l’affaire dans laquelle il est soupçonné d’avoir financé irrégulièrement des entités bancaires.
Dans le document, le bureau du procureur a argumenté sa décision en raison du « danger pour l’enquête » que représente le fait que le principal leader du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, opposition) puisse quitter le pays.
En ce sens, le ministère public a critiqué « le retard de l’Assemblée nationale » à répondre à sa demande de levée de l’immunité parlementaire dont bénéficie Simoes Pereira en tant que député, rapporte l’agence de presse Lusa.
Ce n’est pas la première fois que le ministère public insiste sur l’implication de Simoes Pereira dans ce processus baptisé « Rescue ». Il y a moins d’un mois, il avait déjà demandé à l’Assemblée de lui permettre d’être « interrogé comme un suspect » pour le soutien financier apporté à plusieurs institutions bancaires pendant son éphémère mandat.
Cependant, Simoes Pereira a défendu que ledit accord avec ces entités a été signé en novembre 2015, alors qu’il n’était plus Premier ministre, poste qu’il a occupé entre juin 2015 et août 2105.
C’est la troisième fois que le bureau du procureur demande la levée de l’immunité de Simoes Pereira, la première fois en 2018 et la seconde en juillet 2021, toutes deux rejetées par l’Assemblée guinéenne au motif que les preuves sont insuffisantes pour justifier une telle mesure.
A cette occasion, le Bureau de l’Assemblée nationale s’est réuni ce mardi, après la conférence des leaders, mais le quorum nécessaire n’a pas été atteint pour entamer la session de la commission permanente de la chambre, d’où ce type d’action est décidé après une demande au comité d’éthique parlementaire.
Le PAIGCV, dirigé par Simoes Pereira, a traditionnellement dominé la politique guinéenne, et un seul président élu, José Mário Vaz, issu de ce parti, a réussi à aller au bout de son mandat depuis l’indépendance du pays en 1974.
L’actuel chef de l’État, Umaro Sissoco Embaló, a prêté serment en février 2020 après une élection présidentielle controversée qui a entraîné une profonde crise institutionnelle à la suite d’une série de procès intentés par Simoes Pereira.