Marrakech, 5 Mar. (Maroc-Actu) –
Le Premier ministre britannique Boris Johnson s’est entretenu avec le président français Emmanuel Macron de la « gravité » de la situation en Ukraine au lendemain de l’incendie de la centrale nucléaire de Zaporiyia, dont les Russes se sont emparés vendredi.
Le Royaume-Uni a déclaré que la guerre en Ukraine « est la pire sur notre continent depuis longtemps » et a dit à son homologue français que « les actions irréfléchies qui ont causé des dommages à la centrale nucléaire étaient méprisables ».
En ce sens, tous deux ont convenu de « travailler en étroite collaboration » au cours des prochains jours face aux actions « de plus en plus sauvages et diaboliques » du président russe Vladimir Poutine, selon un communiqué du gouvernement britannique.
De son côté, M. Macron aurait communiqué son intention de « donner suite » à leurs discussions dans le format Quint, le groupe informel de l’Alliance atlantique composé de l’Allemagne, des États-Unis, de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni.
Dans un autre appel, M. Johnson s’est entretenu vendredi avec le président brésilien Jair Bolsonaro pour lui rappeler que le Brésil était un allié « vital » pendant la Seconde Guerre mondiale et que son rôle est « crucial » en ce moment de crise, selon CNN Brésil.
Jusqu’à présent, Bolsonaro a évité de condamner ou de sanctionner la Russie, arguant que le Brésil adoptait une position « neutre ».
JOHNSON S’ADRESSE AUX UKRAINIENS.
Par ailleurs, dans un discours en ukrainien, Boris Johnson a exprimé son chagrin face à la guerre en Ukraine. « Je ne peux même pas imaginer ce que vous traversez en ce moment, ni l’indignation et l’angoisse que vous devez ressentir lorsque tout ce que vous connaissez et aimez est si inexplicablement et brutalement brisé », a-t-il déclaré.
Il a qualifié la situation d' »abominable » et s’est dit dévasté « par la destruction et les pertes de vies humaines ». M. Johnson a souligné que le Royaume-Uni travaille avec plus de 25 alliés et partenaires « pour soutenir ceux qui sont engagés dans la bataille, non seulement pour protéger leurs foyers, mais aussi pour protéger la liberté et la démocratie elles-mêmes ».
« Mercredi, les députés de notre Chambre des communes se sont levés pour applaudir l’ambassadeur ukrainien et montrer que l’ensemble du Royaume-Uni soutient fermement le peuple ukrainien et sa lutte impressionnante contre cette agression », a-t-il déclaré.
« Poutine a fait une grave erreur de calcul. Le monde libre est uni dans sa détermination à s’opposer à sa barbarie, et la force et le défi du peuple ukrainien face à cette agression injuste et injustifiée font vibrer les cœurs dans le monde entier », a-t-il ajouté.
CONTACTS PAR LA FRANCE
L’Elysée a précisé dans un communiqué que le président français s’était entretenu parallèlement avec le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, ainsi qu’avec le chancelier allemand, Olaf Scholz.
La chancelière a « salué » la proposition du président français de prendre « des mesures concrètes pour mettre en œuvre les recommandations de l’AIEA afin de garantir la sécurité des cinq principaux sites nucléaires ukrainiens ».
Ils sont également convenus de « maintenir une coordination étroite » dans la perspective du sommet de Versailles des 10 et 11 mars dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, au cours duquel la guerre en Ukraine sera également abordée.
« Le président de la République condamne fermement toute atteinte à l’intégrité des installations nucléaires civiles ukrainiennes causée par les forces russes dans le cadre de leur agression militaire contre l’Ukraine. Il est impératif d’assurer leur sécurité », a déclaré l’Elysée dans un communiqué distinct.
Lors de cette série de contacts, M. Macron a rencontré Alexander Cherkasov, militant du groupe Memorial, président du conseil d’administration du centre des droits de l’homme Memorial, qui a dénoncé vendredi une opération de police sur son compte Telegram.
Cette dénonciation intervient dans le contexte de l’approbation par la chambre basse du parlement russe d’un projet de loi qui prévoit des amendes et des peines de prison pour la diffusion de « fausses » informations sur les actions des forces armées.
« Le président de la République a réaffirmé son soutien à Cherkasov ainsi qu’à tous les membres de son association et aux défenseurs des droits de l’homme en Russie et les a assurés du plein soutien de la France dans la période sombre que nous traversons », souligne l’Élysée dans un autre communiqué.