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La STM exige que les travailleurs votent sur ce qu’elle considère comme « le pire accord de l’histoire de Ford Almussafes ».

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VALENCIA, 10 févr. (Maroc-Actu) –

Le syndicat STM de Ford Almussafes exigera lundi prochain, lors de la réunion du comité d’entreprise, que, comme cela s’est toujours fait au cours des 46 ans d’histoire de l’usine, l’ensemble du personnel puisse se prononcer par référendum sur l’accord conclu par le syndicat majoritaire, UGT, à Cologne (Allemagne) avec la direction européenne de la multinationale, un pacte qu’il considère comme  » le pire de l’histoire  » de l’usine valencienne.

C’est ce que le syndicat a déclaré aux travailleurs ce jeudi dans un communiqué dans lequel il réitère son rejet de l’accord négocié par l’UGT, le syndicat qui assure la présidence du comité d’entreprise, un accord que les CC.OO. et la CGT ne soutiennent pas non plus.

Il s’agit d’un plan d’ajustement quinquennal avec lequel l’usine valencienne aspire à recevoir l’ordre de produire les modèles électriques de Ford en Europe et à garantir le travail pour les prochaines années, une attribution qui est disputée avec l’usine allemande de Saarlouis, qui a également présenté sa propre proposition.

Après plusieurs jours de silence, l’UGT a publié les détails mardi et a appelé à l’unité du comité et au soutien des autres syndicats, qui se sont toutefois prononcés contre. Selon l’UGT, le pacte comprend des  » mesures de flexibilité  » et de  » limitation des salaires  » jusqu’en 2027, avec des augmentations chaque année, mais non liées à l’IPC et non consolidées dans des tableaux. Ces mesures sont conditionnées à l’attribution des modèles électriques.

LES POINTS « LES PLUS PRÉJUDICIABLES » À LA MAIN-D’ŒUVRE

La STM regrette de ne pas encore avoir le document sur papier, mais elle met en garde contre les points qu’elle considère comme « les plus dommageables » pour le personnel : « le gel des salaires pendant quatre ans, la possibilité de les obliger à travailler jusqu’à 18 samedis par personne et l’allongement de la journée de travail de 15 minutes ».

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En ce qui concerne les salaires, STM a critiqué le fait que, « alors que Ford retrouve la voie des bénéfices de plusieurs milliards de dollars après avoir gagné 17,4 milliards d’euros », l’accord signifie que la main-d’œuvre « perdra du pouvoir d’achat de 2022 à 2025 ».

En outre, il y a huit samedis obligatoires par personne et par an. Ils seront payés avec une prime de flexibilité et un jour de repos. Et, si nécessaire, l’entreprise peut vous obliger à travailler 10 samedis de plus, payés comme des heures supplémentaires. « Cela signifie que nous pouvons être contraints de travailler jusqu’à 18 samedis par an, soit plus de 40% de tous les week-ends (hors jours fériés) », déplore la STM.

« Connaissant le délai de préavis « que le binôme entreprise/UGT dépense » (d’un jour à l’autre dans l’ERTE actuel, ou seulement 24-48 heures dans les cinq samedis obligatoires que l’UGT a signés il y a seulement trois ans), oubliez de chercher des offres pour des week-ends de repos ou pour garantir notre présence à des engagements sociaux (mariages ou baptêmes), car une fois la semaine arrivée, l’entreprise peut appeler la production pour ce samedi et nous serons obligés d’y assister, « sous peine » de faute grave », a-t-il déclaré.

En plus des 18 samedis obligatoires, le syndicat a souligné que les travailleurs subiront une augmentation des jours travaillés annuellement grâce à l’allongement de 15 minutes de la journée de travail. Concrètement, cela signifie sept jours de travail supplémentaires, auxquels il faut ajouter quatre jours de travail industriel, qui deviendront des jours de travail sans majoration (quatre jours de vacances en moins).

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« COUPURE BRUTALE ET INACCEPTABLE ».

Le STM a voulu souligner le fait que « le personnel a plus que prouvé sa valeur, son professionnalisme, sa polyvalence et aussi son engagement ». Cependant, regrettent-ils, « ce même personnel a été puni pendant des années par de nombreuses coupes » et maintenant « les signataires de l’accord ont toujours l’intention d’imposer une réduction brutale et inabordable de nos salaires et de nos conditions de travail ».

Pour le syndicat, la direction de Ford Almussafes devrait « faire le bon travail de la main-d’œuvre et apporter de nouveaux produits, mais, compte tenu de ce qui a été vu, il est clair qu’ils sont une fois de plus décevants ». Le syndicat demande « Pourquoi ne renoncent-ils pas à leurs deux voitures, par cadre, aux frais de l’entreprise, ou pourquoi continuent-ils à verser des cotisations scandaleuses à leurs plans de pension (qui dépassent 25 % de leurs salaires) au lieu de les limiter à 1 % de leur salaire, à l’instar du personnel ?

Selon la STM, les signataires de l’accord « veulent que le personnel paie pour son handicap, alors que les coûts salariaux représentent à peine 8% des coûts totaux. S’ils veulent faire des coupes, ils devraient se concentrer sur les 92 % restants et laisser le personnel tranquille et le respecter », conclut la déclaration.