Le Royaume du Maroc se prépare à lancer son e-Dirham
Alors que les monnaies numériques gagnent du terrain dans le monde entier, le Royaume affine ses préparatifs pour lancer son propre e-Dirham. Lors du conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) tenu le 24 septembre dernier, le wali de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri, a confirmé que l’e-Dirham était en cours d’étude, mais son lancement reste un projet de long terme.
Une initiative stratégique de la Banque centrale
Depuis quelques années, la monnaie digitale figure parmi les priorités stratégiques de BAM. À l’occasion du séminaire continental de l’Association des Banques centrales africaines (ABCA), Jouahri a souligné que la monnaie digitale de Banque centrale (MDBC) peut constituer une option de paiement numérique, à la fois pour les transactions de gros et de détail.
Des expérimentations en cours
Les premières expérimentations sont déjà en cours. BAM collabore avec la Banque centrale d’Égypte pour tester l’usage du e-Dirham dans les transferts transfrontaliers. Ce projet, soutenu par la Banque mondiale, nécessite une analyse approfondie des aspects juridiques et réglementaires.
Les objectifs de la digitalisation de la monnaie nationale
Pour BAM, la digitalisation de la monnaie nationale vise à moderniser le système de paiement, sécuriser les transactions et contrer les monnaies virtuelles privées comme le Bitcoin. Contrairement aux cryptomonnaies, le e-Dirham restera émis et contrôlé par une institution centrale, assurant stabilité et traçabilité.
Un enjeu de modernisation et de simplification
Avec le e-Dirham, BAM espère simplifier le quotidien des citoyens et des entreprises en facilitant le règlement de taxes, de frais administratifs ou de services publics par voie électronique. Cela permettrait également une meilleure traçabilité des flux financiers, limitant l’informel et les transactions échappant au radar de l’administration.
Les défis à relever avant un déploiement à grande échelle
Si la Banque centrale avance prudemment, c’est parce qu’elle sait que la réussite d’une telle innovation dépend non seulement de la technologie, mais aussi de la confiance du public, de la cybersécurité et de l’adaptation du cadre réglementaire. Jouahri a souligné l’importance de se préparer à l’économie numérique en constante évolution.