Le Maroc renforce sa cybersécurité pour faire face aux menaces
Le Maroc a accompli d’importants progrès en matière de cybersécurité ces dernières années. Sur le plan juridique et réglementaire, mais également opérationnel, le Royaume a mis en place un cadre robuste visant à protéger les infrastructures publiques et privées. Cependant, comme le rappelle Abdellatif Loudiyi, ministre délégué auprès du chef du gouvernement en charge de l’Administration de la Défense nationale, aucune protection ne peut offrir une garantie absolue face aux menaces dans un cyberespace ouvert et complexe, amplifié par les tensions géopolitiques et l’usage intensif des technologies de l’information et de la communication, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du lundi 15 septembre.
Une réponse rapide et efficace aux incidents cybernétiques
Dans sa réponse à une question écrite de Sakina Lahmouche, députée du Mouvement populaire, le ministre a insisté sur le fait que «la maturité d’un État en cyber-sécurité se mesure non pas au nombre d’attaques subies, mais à sa capacité à y répondre efficacement et à se rétablir rapidement. Le Maroc a récemment donné un exemple concret de cette résilience».
Face aux incidents cybernétiques, le Royaume a su activer ses mécanismes de riposte. Le Comité de gestion des crises et incidents cybernétiques majeurs, dépendant du Comité stratégique de cybersécurité, est intervenu dès les premiers signaux pour coordonner les actions.
Le Centre de veille, de détection et de réponse aux attaques informatiques, relevant de la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI), a mené des interventions techniques directes afin de contenir l’impact immédiat. «Parallèlement, des investigations numériques ont permis d’identifier les failles exploitées et les méthodes d’intrusion utilisées», écrit L’Economiste. Des audits de sécurité et des tests de résilience ont été réalisés pour prévenir de nouvelles attaques, touchant notamment les institutions publiques et les infrastructures critiques.
Renforcement des capacités nationales et sensibilisation
Au-delà de la technique, le facteur humain reste central. La DGSSI a intensifié les campagnes de sensibilisation et les ateliers destinés aux responsables de la sécurité et aux directeurs des systèmes d’information. L’objectif : intégrer la dimension sécuritaire dès la conception des systèmes numériques et tout au long de leur cycle de vie.
Le Maroc travaille également au renforcement des capacités nationales en matière de surveillance et d’alerte précoce, et prépare un système de qualification des prestataires privés de cybersécurité. Ce dispositif, couplé à une expansion des filières universitaires et des parcours professionnels spécialisés, vise à constituer un vivier de compétences capable de répondre aux menaces actuelles et futures.
La cybersécurité au cœur de la transformation numérique du Maroc
Depuis plusieurs années, la cybersécurité est devenue un pilier stratégique de la transformation numérique du Maroc, considérée comme un levier de modernisation du service public et de développement économique. Cette orientation s’est traduite par la création de structures institutionnelles dédiées, telles que la DGSSI, le Comité stratégique de cyber-sécurité et le Comité de gestion des crises et incidents cybernétiques graves, ainsi que par l’adoption de la loi n° 05.20 et l’élaboration de la Stratégie nationale de cybersécurité.
Ces mesures ont permis de mettre en place des mécanismes efficaces de veille, d’audit, de formation et de coopération internationale. «Le Maroc a ainsi été classé en 2024 parmi les 45 pays au monde disposant d’un niveau élevé de maturité en cyber-sécurité, selon le dernier rapport de l’Union internationale des télécommunications», conclut L’Economiste.