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Opération séduction du Maroc aux États-Unis : le Gazoduc Afrique Atlantique

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Le Maroc séduit les investisseurs américains avec son projet de gazoduc Afrique Atlantique

Dans un contexte favorable aux énergies fossiles aux États-Unis, l’ONHYM accélère sa stratégie pour attirer les investisseurs américains. Nawfal Drari, haut responsable de l’Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc, s’est rendu à Houston pour présenter le projet du gazoduc Afrique Atlantique lors du Forum États-Unis-Afrique sur l’énergie, selon le magazine Jeune Afrique.

Destiné à transporter le gaz nigérian vers le nord à travers onze pays d’Afrique de l’Ouest, le pipeline de 6 900 km constitue une opportunité attractive pour les investisseurs américains. James Chester, organisateur du forum, souligne que le projet offre une possibilité unique de soutenir la sécurité énergétique et la croissance économique dans 13 pays africains, tout en offrant des retours financiers intéressants.

Le tracé du gazoduc est divisé en trois segments : un tronçon sud-est du Nigeria à la Côte d’Ivoire (7 milliards de dollars), un segment central jusqu’au Sénégal (8 milliards) et un tronçon nord reliant le Sénégal au Maroc (11 milliards), alimenté par les gisements sénégalais et mauritaniens. Les premières phases de construction pourraient débuter dès 2027, avec une mise en service prévue quatre ans plus tard.

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Nawfal Drari explique que le projet ne se limite pas à l’approvisionnement en gaz. Il vise également à valoriser les ressources naturelles africaines inexploitées, à créer des emplois et à stimuler l’inclusion sociale. Avec une forte croissance attendue de la demande en gaz en Afrique de l’Ouest d’ici 2040, le pipeline promet des rendements financiers attractifs pour les investisseurs, rapporte Jeune Afrique.

Le déplacement de l’ONHYM à Houston a réuni des représentants de la DFC, du bureau du sénateur Ted Cruz et d’autres acteurs clés américains. Si plusieurs projets africains ont été évoqués, le gazoduc Maroc-Nigeria a été le seul présenté de manière spécifique, soulignant son importance pour attirer les capitaux étrangers.

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Lancée en 2016 lors de la visite du roi Mohammed VI au Nigeria, l’initiative vise à acheminer 30 milliards de mètres cubes de gaz via un pipeline traversant plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. Malgré les défis techniques et diplomatiques, le projet avance avec la signature d’accords intergouvernementaux et de protocoles d’accord avec les pays concernés, ainsi que l’implication de partenaires financiers tels que la Banque islamique de développement et la Banque européenne d’investissement.

Le financement du projet sera principalement assuré par emprunt, avec 20% provenant de capital-investissement. Le Maroc mise sur la participation d’investisseurs américains pour concrétiser les premières phases et générer des revenus dès le début, avec des perspectives d’exportation vers l’Europe et de transport potentiel d’hydrogène, une énergie propre encore difficile à produire et à stocker.