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Optimisation de l’accès au crédit pour les PME: un obstacle persistant à la compétitivité

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Difficultés d’accès au crédit pour les PME marocaines : un frein à la compétitivité

Près d’une petite et moyenne entreprise marocaine sur deux se heurte encore à d’importants obstacles pour accéder au crédit bancaire, selon une récente enquête conjointe de la Banque européenne d’investissement et de l’Union européenne, réalisée dans le cadre du programme Trade & Competitiveness (TCP). Relayé par le magazine Challenge, ce constat est l’un des freins majeurs à la compétitivité des entreprises marocaines, alors même qu’elles constituent la colonne vertébrale de l’économie nationale.

Composant 93% du tissu entrepreneurial du pays, les PME et TPE jouent un rôle central dans la création de valeur et d’emplois. Pourtant, une entreprise sur deux reste écartée du financement formel, souvent faute de garanties suffisantes ou de conditions adaptées à leur taille. L’enquête de la BEI et de l’UE souligne que les critères imposés par les banques demeurent rigides, avec des exigences de garanties jugées disproportionnées et des taux d’intérêt inaccessibles pour nombre de petites structures.

Les difficultés se concentrent dans des secteurs considérés comme stratégiques, tels que le textile, l’agroalimentaire ou l’automobile, écrit Challenge. Ces filières, pourtant dynamiques et exportatrices, peinent à réunir les ressources nécessaires pour améliorer leur productivité et conquérir de nouveaux marchés. 35% des dirigeants déclarent se tourner vers des sources informelles de financement, principalement auprès de proches ou de réseaux personnels. Une solution de dernier recours, souvent précaire, qui traduit la méfiance réciproque entre banques et entrepreneurs.

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Les témoignages recueillis dans l’enquête reflètent cette tension. «Même avec des opportunités solides à l’international, obtenir un crédit reste un défi. On nous demande des garanties que nous ne pouvons pas fournir, et les taux sont trop élevés», confie un industriel du secteur agroalimentaire.

Au-delà du coût, la complexité administrative alourdit encore le parcours des PME, souligne Challenge. Plus de la moitié des dirigeants dénoncent des procédures trop lourdes, tandis qu’un quart d’entre eux regrettent le manque d’informations claires sur les dispositifs de financement disponibles.

Cette difficulté d’accès au crédit a un impact direct sur la compétitivité à l’export. Un tiers des chefs d’entreprise interrogés affirment que le manque de financement freine leurs ambitions internationales. Quatre sur dix exportent déjà, mais de manière limitée, faute de moyens suffisants pour structurer leur production et répondre aux standards des marchés étrangers. Pour la BEI et l’Union européenne, l’enjeu dépasse la simple question de liquidités. Il s’agit d’un véritable levier de croissance et d’ouverture.

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C’est dans cette optique que le programme Trade & Competitiveness a été conçu. Cofinancé par l’Union européenne, il offre des garanties partielles, des taux préférentiels et un accompagnement technique aux banques marocaines partenaires. L’objectif est de réduire la perception du risque et d’encourager le financement des PME opérant dans des filières exportatrices, a-t-on lu.

Présente au Maroc depuis plus de quarante ans, la BEI continue d’accompagner les politiques publiques du Royaume dans des domaines clés tels que l’agriculture, la santé, l’éducation, le transport ou les énergies renouvelables. À travers cette enquête, l’institution réaffirme sa volonté de rapprocher le secteur bancaire des petites entreprises et de soutenir une croissance inclusive, mieux adaptée aux réalités du terrain.