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Optimisation des circuits alimentaires: l’impact des intermédiaires sur les prix

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La multiplication des intermédiaires alimente l’inflation

Le constat est sans appel. La multiplication des intermédiaires dans les circuits de distribution des produits alimentaires de base contribue directement à la hausse des prix et alimente l’inflation. Le dernier rapport d’activité du Conseil de la concurrence met en avant cette problématique, notamment sur le marché des fruits et légumes, indique le quotidien Les Inspirations Eco.

Des failles structurelles dans les circuits de distribution

L’étude menée par les services d’instruction du Conseil révèle des failles structurelles persistantes dans le fonctionnement concurrentiel des marchés. La prolifération d’intermédiaires appliquant des marges jugées excessives crée des déséquilibres dans la répartition de la valeur ajoutée, fragilisant à la fois producteurs et consommateurs.

La nécessité d’une régulation optimisée

Malgré un potentiel agricole significatif et certaines avancées récentes, les circuits de commercialisation restent caractérisés par leur complexité. L’étude distingue les simples intermédiaires des spéculateurs, soulignant que la régulation optimisée des chaînes d’approvisionnement est essentielle pour sécuriser les approvisionnements et contenir la hausse des prix. La transparence sur les marges appliquées à chaque étape devient ainsi un impératif, lit-on.

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Un rôle ambivalent des intermédiaires

Pourtant, le rôle des intermédiaires n’est pas uniquement négatif. S’ils captent une part disproportionnée de la valeur ajoutée, ils représentent également les principaux détenteurs de liquidités et contribuent au financement du marché. Une réduction brutale de leur rôle pourrait paradoxalement accentuer les déséquilibres.

Des conséquences sur les acteurs de la filière alimentaire

Le rapport souligne que la longueur et la complexité des circuits pèsent sur la rentabilité des producteurs, incapables de dégager des marges suffisantes, tandis que les consommateurs subissent des prix élevés. Chaque acteur ajoutant sa marge, le prix final se retrouve artificiellement gonflé, souligne Les Inspirations Eco. Les filières viandes, fruits et légumes sont particulièrement touchées, l’empilement d’intermédiaires et l’absence de structuration y entretenant une inflation sous-jacente persistante. À cela, s’ajoutent certaines pratiques d’entreprises maintenant des hausses de coûts injustifiées ou compensant d’anciennes pertes.

Un accès à l’information inéquitable

Un autre déséquilibre majeur concerne l’accès à l’information. Les grossistes, mobiles entre zones de production et marchés, disposent d’un avantage significatif. Les petits producteurs, dépendants de ces intermédiaires, cèdent souvent leurs produits à bas prix faute de visibilité sur la demande réelle, tandis que les détaillants adaptent leurs marges au marché local. Ce déficit de transparence crée un effet de ciseau: producteurs sous-payés, consommateurs surtaxés.

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Renforcer le contrôle des marchés pour une meilleure répartition de la valeur ajoutée

Face à ces pratiques, le rapport insiste sur la nécessité de renforcer le contrôle des marchés pour lutter contre la spéculation, la manipulation des prix et les restrictions de concurrence. Garantir la transparence à chaque maillon de la chaîne devient crucial pour une meilleure répartition de la valeur ajoutée et la stabilisation de l’approvisionnement.

Une problématique qui concerne toutes les filières agricoles

Si l’avis du Conseil se concentre sur les fruits et légumes, ses conclusions s’appliquent de facto à d’autres filières présentant des caractéristiques similaires. En filigrane, un constat central se dégage: dans les marchés agricoles marocains, ce sont toujours les intermédiaires qui dictent la loi du marché.