Plan d’urgence pour lutter contre le scandale du lixiviat à Fès
Suite à l’éclatement du scandale du lixiviat qui affecte Fès, les autorités locales envisageraient un plan d’urgence centré sur la désodorisation des bassins de stockage. C’est ce qu’indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du 19 août.
Interrogations sur l’efficacité et la pertinence économique
Le journal précise que cette solution provisoire, dont le coût dépasserait 20 millions de dirhams, suscite de sérieuses interrogations, tant sur son efficacité que sur sa pertinence économique. Selon des sources citées par le quotidien, la mesure ne fait pas l’unanimité et aurait même poussé les autorités centrales à demander une réflexion sur des alternatives plus radicales et financièrement plus judicieuses.
Une solution temporaire critiquée
Le projet de désodorisation consiste à neutraliser temporairement les nuisances olfactives à l’aide de produits spécifiques pulvérisés via des canons à brouillard. L’objectif est d’éviter un désagrément olfactif aux visiteurs et aux délégations officielles durant la période de la CAN.
«Mais cette opération, qui relève avant tout du cosmétique, ne s’attaque pas à la source du problème», note Les Inspirations Eco. Le volume de lixiviat stocké reste intact, tout comme son potentiel polluant pour la nappe phréatique. En d’autres termes, il s’agit d’un pansement temporaire dont l’effet s’éteindra dès l’arrêt des opérations, laissant intacte la problématique de fond, lit-on encore.
Un coût élevé pour une mesure temporaire
Le coût du projet constitue le principal point de friction. Allouer plus de 20 millions de dirhams à une mesure temporaire soulève une question de logique financière. Pour comparaison, la construction d’une station de traitement complète, solution définitive et durable, est estimée à environ 80 millions de dirhams.
La collectivité se retrouverait donc à dépenser un quart du prix d’une solution pérenne pour un simple «pansement» dont l’utilité cessera après l’événement sportif.
Une alternative plus pragmatique
Face à cette approche palliative, les autorités centrales semblent opposées à la solution proposée. Selon des sources fiables également citées par Les Inspirations Eco, le projet de désodorisation est perçu comme coûteux, inefficace sur le plan environnemental et révélateur d’une gestion de facilité.
Dans ce contexte, une alternative plus pragmatique refait surface: le transfert du lixiviat vers la station de traitement de Meknès, exploitée par Suez et reconnue pour son efficacité.
Une décision cruciale pour l’avenir de Fès
Fès se retrouve à un carrefour stratégique: choisir un pari coûteux pour sauver les apparences ou adopter une voie plus rationnelle, économiquement viable et respectueuse de l’environnement. Le choix fait aujourd’hui pourrait bien définir l’image de la ville pendant la CAN, mais surtout la qualité de vie de ses habitants dans les années à venir.