Marrakech, 23 févr. (Maroc-Actu) –
Les présidents polonais et lituanien, respectivement Andrzej Duda et Gitanas Nauseda, ont estimé mercredi que l’Ukraine « mérite » d’être un pays candidat à l’adhésion à l’Union européenne (UE) et ont garanti qu’ils soutiendraient Kiev pour atteindre cet objectif.
Dans une déclaration publiée à l’issue de la réunion que Duda et Nauseda ont tenue avec le président de l’Ukraine, Volodimir Zelenski, mercredi, les deux dirigeants ont souligné les progrès de Kiev dans la mise en œuvre de l’accord d’association avec l’UE et dans les réformes internes, en plus des « défis » actuels du pays en termes de sécurité.
« L’Ukraine mérite notre soutien pour ses aspirations européennes et euro-atlantiques, qui sont conformes à sa libre volonté et à son choix », ont-ils fait remarquer.
De même, le Triangle de Lublin – Pologne, Lituanie et Ukraine – a condamné « fermement » la reconnaissance par la Russie de l’indépendance des régions rebelles de Donetsk et de Lougansk comme une mesure « agressive » prise « sans provocation » et une « violation claire » du droit international, notamment de la Charte des Nations unies.
« La Russie a délibérément et unilatéralement abandonné les accords de Minsk et, par conséquent, elle portera l’entière responsabilité d’une détérioration de la situation sécuritaire sur le terrain », a-t-il déclaré, soulignant son « engagement ferme » en faveur de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité de l’Ukraine. « La décision de la Russie de reconnaître Donetsk et Louhansk n’aura aucune incidence juridique », ajoute-t-il.
Dans ce contexte, ils ont exhorté la Russie à « désescalader » la situation et à retirer ses troupes de la frontière ukrainienne et des territoires occupés, et l’ont appelée à éviter toute nouvelle action militaire.
Enfin, ils ont appelé la communauté internationale à prendre des mesures « ambitieuses » en réponse à « l’agression » de la Russie. Selon eux, cette réponse devrait inclure une « introduction rapide » d’un ensemble de sanctions contre Moscou, y compris des mesures contre le gazoduc Nord Stream 2.
Par ailleurs, M. Nauseda a assuré que l’OTAN n’avait pas l’intention de discuter avec le président russe Vladimir Poutine de sa demande de refuser l’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance. « Nous ne participerons pas à ce match car il est très sérieux et important », a déclaré Nauseda lors d’une conférence de presse, selon Ukrinform.
« C’est Poutine qui menace la sécurité collective, et quel que soit le pays qui décide d’adhérer à l’OTAN, cela restera une affaire de l’OTAN et de ce pays. C’est ainsi que cela fonctionnait auparavant, que cela fonctionne maintenant et que cela fonctionnera à l’avenir », a-t-il fait remarquer.
L’Union européenne appliquera dès cet après-midi les sanctions décidées par les Vingt-sept en réponse à la reconnaissance par la Russie des régions séparatistes d’Ukraine. L’Allemagne, pour sa part, a déjà interrompu le projet de gazoduc, qui devait acheminer du gaz de la Russie vers le pays en traversant la mer Baltique.