Le Maroc, acteur majeur de la mobilité électrique en Afrique
Le Maroc s’affirme de plus en plus comme un acteur majeur de la mobilité électrique en Afrique. Selon une récente analyse de BMI-Fitch Solutions intitulée «Morocco EV Profile: ExpandingLocal EV Production To Support EV Adoption In 2026», reprise par le quotidien L’Economiste dans son édition du mercredi 19 novembre, le Royaume affiche des perspectives particulièrement optimistes pour son secteur des véhicules électriques en 2025 et 2026, portées par une double dynamique: l’arrivée sur le marché de modèles abordables, notamment en provenance de Chine, et une montée en puissance spectaculaire de la production locale.
Une croissance rapide et soutenue du marché marocain de l’électromobilité
La croissance du marché marocain de l’électromobilité devrait être rapide et soutenue. En 2025, les ventes de véhicules électriques particuliers pourraient bondir de 80,4%, pour atteindre 5.311 unités, faisant passer le taux de pénétration à 2,6% du marché national, contre 1,9% en 2024. «L’année suivante, cette croissance devrait se stabiliser à 36,3%, avec 7.237 véhicules vendus et une pénétration de 3,4%», écrit L’Economiste. Cette progression est particulièrement marquée pour les véhicules hybrides rechargeables, dont les ventes devraient augmenter de 46,8% en 2026, contre 30,1% pour les véhicules 100% électriques.
L’essor du marché soutenu par la production locale
L’essor du marché repose avant tout sur le développement de la production locale, considérée comme un levier stratégique pour la durabilité de la filière. En octobre 2025, Neo Motors, la première marque automobile 100% marocaine, a présenté la Dial-E, le premier véhicule électrique entièrement conçu, développé et assemblé dans le pays, avec un lancement de production prévu en janvier 2026. Parallèlement, Renault a renforcé son partenariat avec l’État marocain pour déployer une nouvelle gamme de véhicules électriques et hybrides «made in Morocco», créant plus de 7.500 emplois directs et indirects. Autre signe fort de l’attractivité du Maroc, Tesla a annoncé en juin 2025 un investissement initial de 2,8 millions de dollars pour créer une usine d’assemblage à Kénitra, capable de produire 400.000 véhicules par an.
Le Maroc, futur hub africain pour les batteries
«Le Royaume ne se limite pas à assembler des véhicules, il bâtit une véritable chaîne de valeur industrielle», relève L’Economiste. Ses importantes réserves de phosphate, matière première essentielle pour les batteries lithium-fer-phosphate, constituent un atout stratégique. Plusieurs investissements majeurs ont été réalisés pour positionner le Maroc comme un futur hub africain pour les batteries.
Des défis à relever pour l’essor de la mobilité électrique au Maroc
«Cependant, des défis subsistent, notamment en matière d’infrastructure», souligne L’Economiste. Le réseau de recharge, qui comptait environ 1.000 points fin 2024, reste insuffisant en dehors des grandes agglomérations, freinant l’adoption des véhicules électriques. Malgré cela, le parc total de véhicules électriques particuliers devrait passer de 11.011 unités en 2025 à 236.823 en 2034, représentant 4,8% du parc automobile national. Le Maroc s’est fixé l’objectif ambitieux que 60% de ses exportations automobiles soient électriques d’ici 2030.
Le gouvernement marocain soutient activement le développement de la mobilité électrique
Le gouvernement marocain soutient activement ce développement par des mesures incitatives telles que l’exonération totale de TVA et de taxe de circulation, réduction de 80% des droits de douane, primes à l’achat pour les particuliers et les entreprises, ainsi que des réductions sur les primes d’assurance. L’arrivée de modèles compétitifs, comme ceux de BYD et Zeekr, renforce l’attractivité du marché, tandis que des segments émergents se dessinent à plus long terme, incluant le tourisme, les taxis, le covoiturage, les flottes d’entreprise et même l’hydrogène vert.














































