Marrakech, 17 Mar. (Maroc-Actu) –
La Banque centrale européenne (BCE) a la capacité et la volonté de concevoir et de déployer de « nouveaux instruments » pour assurer la transmission de la politique monétaire dans le cadre de sa normalisation, a déclaré la présidente de la BCE, Christine Lagarde.
Lors d’une conférence à Francfort, Mme Lagarde a rappelé l’engagement du conseil des gouverneurs de la BCE en faveur de la flexibilité, qui souligne la volonté de l’organisme d’utiliser un large éventail d’instruments pour faire face à la fragmentation.
« Si nécessaire, nous pouvons concevoir et déployer de nouveaux instruments pour assurer la transmission de la politique monétaire alors que nous avançons sur la voie de la normalisation », a prévenu le président de la BCE.
Dans son analyse, Mme Lagarde a reconnu que la politique monétaire est actuellement confrontée à un nouveau défi en raison de la guerre en Ukraine et a admis qu' »il est de plus en plus certain » que la dynamique de l’inflation à moyen terme ne reviendra pas au schéma pré-pandémique.
Le président de la BCE considère ainsi que la guerre frappe l’économie à un moment où l’inflation est déjà élevée, de sorte que le risque d’affecter les anticipations est plus grand, tout en supposant qu' »elle pourrait déclencher de nouvelles tendances inflationnistes qui mettront un certain temps à se manifester ».
Dans le même temps, le conflit de guerre fait peser des risques importants sur la croissance, en particulier à court terme, ce qui pourrait déprimer l’inflation à moyen terme si cela implique que l’économie retrouve plus lentement sa pleine capacité.
« Nous avons réagi à ce nouvel environnement en renforçant notre caractère optionnel et en soulignant que nous agirons de manière progressive et souple pour remplir notre mandat de stabilité des prix », a-t-il déclaré, rappelant qu’une trajectoire conditionnelle vers la normalisation de la politique monétaire avait été esquissée lors de la dernière réunion du Conseil des gouverneurs si les conditions nécessaires étaient remplies.
« Nous sommes conscients des risques à venir et nous sommes prêts à revoir notre plan si les données entrantes l’exigent », a-t-il ajouté.