Marrakech, 19 mars. (Maroc-Actu) –
Le président argentin Alberto Fernández a annoncé dans un discours officiel une « bataille » contre l’inflation, principalement « contre les spéculateurs et les personnes avides ».
« L’inflation est un problème grave pour les Argentins », a déclaré Fernández, et « la guerre l’aggrave ». Le principal outil pour lutter contre la hausse des prix sera la création d’un fonds de stabilisation « dans le but d’éviter le transfert de cette hausse du prix international du blé sur le prix payé par les Argentins ».
Il a également appelé les secteurs productifs et l' »économie populaire » à conclure des accords permettant de « lutter contre l’inflation et de protéger la table des Argentins ».
» Je ne me lasserai jamais de le répéter : personne n’est sauvé seul. J’écouterai vos propositions et vos préoccupations et je vous transmettrai les pistes que nous suivons », a-t-il déclaré. « Il est temps pour chaque secteur de réfléchir à sa contribution à ce moment crucial dans le monde et en Argentine », a-t-il ajouté.
Le discours, enregistré à la Quinta de Olivos, souligne l’effet que la guerre entre la Russie et l’Ukraine a sur l’économie argentine et appelle à modérer l’impact sur les prix du marché local et, par conséquent, sur le pouvoir d’achat des travailleurs.
« Une tonne de blé coûtait, avant le 24 février – jour où la guerre a éclaté – moins de 300 dollars. L’éclatement du conflit a déclenché une hausse sans précédent qui l’a porté à des niveaux records (…). Dans l’histoire mondiale, le blé n’a jamais coûté aussi cher que ces jours-ci, atteignant des valeurs de plus de 400 dollars la tonne », a souligné M. Fernández.
Le discours, qui dure près de 18 minutes, ne détaille pas de mesures spécifiques, mais plutôt des objectifs généraux. Les actions se feront connaître dès ce samedi par des « solutions extraordinaires » face à « une situation extraordinaire ».
Il a appelé les ministres à « prendre les mesures nécessaires et ils seront chargés de les communiquer dès demain ». « Garantir du pain sur la table des Argentins est fondamental et est au cœur des décisions que nous prenons face à cette urgence », a-t-il fait valoir.
Fernández a également souligné la nouvelle étape qui s’ouvre pour le développement du pays après l’approbation au Congrès, jeudi, de l’accord conclu avec le Fonds monétaire international (FMI) pour aller de l’avant avec un programme de facilités élargies qui restructure la dette de plus de 44 milliards de dollars contractée en 2018.
« C’était nécessaire pour que les entreprises argentines puissent avoir accès au crédit. Maintenant, nous pouvons libérer toutes les opportunités productives de notre pays. En outre, nous serons en mesure de financer les dépenses d’investissement de notre gouvernement, avec des agences internationales et bilatérales, et de continuer à renforcer le financement national. Cela nous permettra de moins compter sur l’émission monétaire et de rendre notre banque centrale plus forte », a-t-il expliqué.