Évolution de la géographie des importations marocaines de céréales
La géographie des importations marocaines de céréales et de leurs dérivés est en pleine évolution. Si la France et le Canada restent des partenaires historiques, le Royaume explore désormais de nouvelles sources pour sécuriser ses approvisionnements et optimiser ses coûts. La Russie et la Lituanie se distinguent pour le blé tendre, tandis que la Bulgarie émerge sur le marché des tourteaux, écrit le magazine Finances News Hebdo.
Transformation de la logistique portuaire au Maroc
La logistique portuaire connaît elle aussi une transformation notable. Les ports de Nador et Safi prennent de l’importance et viennent compléter le rôle central de Casablanca. Par ailleurs, l’absence de l’Ukraine dans les flux d’importation illustre l’impact des tensions géopolitiques sur les chaînes mondiales d’approvisionnement. Ces tendances sont confirmées par les derniers indicateurs d’août 2025 de la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses (FNCL) et du Think Tank «Grain Vision Morocco».
Diversification des fournisseurs de céréales pour le Maroc
La France demeure le principal fournisseur de blé tendre, avec 374.931 tonnes sur un total de 561.530 tonnes. Cependant, d’autres pays gagnent du terrain, entre autres la Lituanie (63.000 tonnes), la Russie (62.200 tonnes) et la Roumanie (32.600 tonnes). Le Brésil s’impose également avec 28.800 tonnes. Cette diversification illustre la volonté du Maroc de réduire sa dépendance à un seul marché tout en tirant parti de la compétitivité des céréales de la mer Noire et de la Baltique.
Principaux acteurs sur le marché des céréales au Maroc
Le marché du maïs reste largement dominé par le Brésil, avec 271.323 tonnes importées, soit près de la moitié des 377.598 tonnes totales. L’Argentine et l’Espagne se partagent le reste, tandis que la présence américaine (24.169 tonnes) reste encore modeste mais pourrait croître dans les années à venir.
Importance de la diversification pour l’industrie de l’alimentation animale
Les produits dérivés illustrent parfaitement cette dynamique. Les tourteaux de soja proviennent majoritairement des États-Unis (44.175 tonnes), tandis que la Bulgarie s’impose comme un acteur clé pour les tourteaux de tournesol (20.900 tonnes). Cette diversification est stratégique pour l’industrie de l’alimentation animale, qui cherche à sécuriser ses intrants face aux fluctuations des marchés mondiaux.
Répartition des fournisseurs et des ports d’entrée au Maroc
Par pays, la France confirme son rôle pour le blé tendre, le Canada conserve son monopole sur le blé dur de qualité pour la semoule, et le Brésil et l’Argentine dominent le marché du maïs. La Russie, la Lituanie et la Roumanie se positionnent comme fournisseurs alternatifs de blé tendre, tandis que la Bulgarie gagne du terrain sur les tourteaux de tournesol. L’Ukraine, autrefois fournisseur majeur, disparaît des importations marocaines, témoignant de l’impact des tensions géopolitiques et de la nécessité pour le Maroc de privilégier des marchés plus stables, lit-on.
Le port de Casablanca reste le hub principal, mais de nouveaux points d’entrée se renforcent. Jorf Lasfar devient stratégique pour le blé tendre et le maïs (62.690 et 47.929 tonnes). Nador émerge comme porte d’entrée majeure pour le blé dur, le maïs et le blé fourrager (43.555 tonnes). Safi (20.687 tonnes de blé tendre) et Agadir (56.650 tonnes de maïs, 18.684 tonnes d’orge) jouent également un rôle croissant. Cette répartition optimise la logistique, désengorge les infrastructures historiques et améliore la distribution nationale, renforçant la résilience de la chaîne d’approvisionnement.