Suite aux résultats du soutien au théâtre et à la musique annoncés récemment par le ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication et aux différentes réactions qu’il a laissées dans le milieu théâtral, lyrique et artistique en général, le chorégraphe marrakchi Tawfiq Ezidio a adressé une lettre ouverte au ministre en charge du secteur, s’enquérant de la place des arts chorégraphiques dans la scène de la culture nationale et dans la carte des intérêts du ministère marocain de la culture ?… Ce message, qui est un cri sincère pour défendre la art de la danse et de la chorégraphie, résume toutes les souffrances morales et matérielles vécues par les artistes et professionnels de cette couleur artistique dans notre pays..
Taoufik Ezdio, Président de la Fédération Marocaine des Arts Chorégraphiques, né à Marrakech, est acteur, danseur, chorégraphe et designer. Il a étudié l’architecture et le théâtre avant de devenir danseur professionnel. Il a d’abord reçu sa formation artistique à l’Institut français de Marrakech. Il classifie le jazz et devient obsédé par la danse contemporaine. Il présente son premier travail de designer à Tours en 2000. En 2003, il fonde le premier groupe de danse contemporaine au Maroc et obtient un diplôme de danse contemporaine en France. . Puis, au cours de l’année 2021, il a reçu la médaille d’État française des chevaliers en lettres. Créée par feu le ministre français de la Culture, André Malraux, en 1957 sous le règne du président français Charles de Gaulle, cette médaille est considérée comme l’une des plus hautes distinctions de la République française et est décernée à des artistes et écrivains internationaux dont les œuvres ont influencé le peuple français et les peuples du monde.
Tawfik Ezidio a présenté de nombreuses œuvres, dont « Un cœur sans corps », « Désirs du désert », « Ataba », et « Frontières »… Il a participé au diagnostic de la pièce « Sabah et Massa », dans laquelle il a été récompensé le prix du meilleur acteur au Festival national de théâtre. Il a participé à plusieurs festivals. Son travail a été exposé internationalement en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe et en Amérique du Nord.
Un long parcours créatif au cours duquel il a voyagé dans de grandes salles, théâtres et festivals internationaux pour représenter le Maroc dans des forums artistiques et des événements culturels, au cours desquels il s’est entouré de noms de renommée mondiale.
Il a un co-auteur avec Yasser Belhiba, intitulé « The Dancing Body ».
Voici le texte de la lettre ouverte adressée au ministre de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication :
A Monsieur Mohamed El Mahdi Bensaïd, Ministre de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication.
salut et respect,
Au vu des résultats de l’accompagnement des projets culturels et artistiques dans les filières évoquées dans la communication du Ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, et au regard de la modicité des sommes allouées à la filière chorégraphique, et du faible nombre d’équipes bénéficiaires ayant pas dépasser trois, nous ne pouvons pas, Monsieur le Ministre, mais dire que : Ce soutien Le secteur de la chorégraphie est inutile pour promouvoir les conditions de cet art qui connaît un développement remarquable au Maroc, et il ne nous représente pas, ni ne représente même un pour cent de ce que nous avons fourni et fournissons à ce secteur depuis plus de 20 ans.
(280 000 dirhams) un chiffre qui invite à la réflexion et à l’examen avisé. C’est un indicateur frappant auquel il faut prêter attention, d’autant plus qu’il s’agit de l’industrie culturelle au Maroc !! Est-ce ce numéro que nous faisons de la culture et de l’art ? Est-ce ce numéro que nous créons, créons et promouvons le produit créatif d’un art qui a acquis une renommée mondiale depuis le Maroc ?
L’absence de ce soutien est un signe qui nous montre que notre espoir était ténu et que notre ambition ne lui montre pas de voie claire. Et la discussion ici ne se limite pas à la raison pour laquelle on nous a refusé le bénéfice de l’aide à la production lors de la première session de cette année, ni à la raison pour laquelle les artistes de ce domaine bénéficient d’un si maigre soutien, mais la question va bien au-delà de ce que est plus profond, à la place de la chorégraphie dans la scène culturelle Et l’artiste marocain, le site dont l’insignifiance est évidente dans le maigre montant alloué à son soutien, qui, nous le voyons, a atteint le point d’une « insulte » incompréhensible et injustifiée à cet art et à ses professionnels, un art qui a été associé au goût et à la beauté, et la lutte aussi pour établir ses bases dans notre cher pays le Maroc, qui mérite plus de nous que ce que nous faisons dans son droit, et le droit des artistes, des intellectuels , et fabricants.
Monsieur le Ministre, demandons avec vous à travers ce que vous exprimez et exercez en vue de créer une véritable industrie culturelle au Maroc à laquelle tous les secteurs artistiques contribuent, avec beaucoup de sagesse et d’acharnement à développer le système culturel, et avec un esprit non vue unilatérale, excluant le bénéfice privé, et évoquant dans sa perspective stratégique ce qui est Collectif et public, concernant l’art chorégraphique et tous les secteurs artistiques en toute transparence et responsabilité :
Comment soutenir un secteur artistique important qui n’a pas d’espace de pratique pour les professionnels !?
Comment soutenir la créativité sans promotion !?
Comment accompagner le business sans penser à la composition et au cadrage !?
Comment créer des comités dépourvus de spécialistes du secteur concerné que nous ne connaissons pas et qui ne nous connaissent pas !?
Alors comment ignorer les porteurs de grands projets et les fondateurs !?
Et comment le ministère ne peut-il pas inviter la volonté pour des journées d’étude sur ce secteur, afin que nous puissions avoir un aperçu ?
Nous dénonçons également cette confusion entre débutants, amateurs et professionnels du pick and choose.
Monsieur le Ministre, il vous suffit de parcourir les pages des moteurs numériques et d’Internet en tapant la phrase « Danse Contemporaine au Maroc » et tout ce qui a été accompli dans ce domaine deviendra clair pour vous. Aux dépens des artistes, quand le ministère prendra-t-il au sérieux comment construire et entretenir ce champ ? Tout ce qui a été accompli en danse contemporaine est attribué à des personnes qui ont cru et porté le fardeau et les difficultés de pratiquer et de développer un art qui n’est pas pris au sérieux dans le système de développement des secteurs culturels et artistiques de notre pays. Par conséquent, nous revenons à la question : où est le ministère gardien pour s’assurer d’être présent dans chaque événement qui se soucie de cet art comme le reste des supporters ? Votre Jnabkm n’est peut-être pas au courant du sujet.
Savez-vous, Monsieur le Ministre, que la majorité des transactions des chorégraphes marocains se font en devises fortes ? S’il y avait une volonté, la danse contemporaine serait le plus grand modèle dans les industries culturelles. Ici, il a été rappelé qu’il n’est pas possible de confondre le soutien du théâtre, de la musique ou de tout autre art avec la danse contemporaine, lorsque ce soutien, sa méthode, ses comités et le montant qui lui est alloué doivent être reconsidérés.
Dans l’attente de votre réponse positive, comme nous vous avons habitué depuis que vous avez pris vos fonctions de Ministre de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, et de votre réelle interaction avec notre demande légitime, Votre Excellence le Ministre a notre plus grand respect et notre plus grande gratitude.
Tawfiq Ezdio
Marrakech : 15/07/2022
Marrakech, 2022-07-21 19:32:08 (Maroc-Actu) –