BRUXELLES, 3 Mar. (Maroc-Actu) –
L’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne, Athanasios Rantos, a conclu jeudi que les associations de défense de l’environnement peuvent faire appel en justice contre la réception des véhicules équipés du dispositif de désactivation des émissions, dans l’affaire dite du « dieselgate ».
« Une association environnementale reconnue, habilitée à intenter des actions en vertu du droit national, devrait pouvoir contester devant les tribunaux nationaux une décision administrative » accordant la réception CE à des véhicules équipés de tels dispositifs de mise en échec qui peuvent être interdits, a déclaré M. Rantos dans son avis.
Ainsi, l’avocat général de l’UE a expliqué dans ses conclusions – qui ne lient pas la Cour de justice de l’UE, qui suit néanmoins la ligne de ces avis dans la grande majorité des arrêts – que les associations environnementales sont celles qui ont pour « mission » de défendre l’intérêt général auquel les règles du droit environnemental de l’UE sont destinées.
En outre, la disposition du droit communautaire interdisant, sauf exceptions, les dispositifs d’invalidation doit être considérée comme faisant partie du droit national de l’environnement et, par conséquent, le droit des associations de défense de l’environnement de contester l’octroi de la réception CE doit être garanti.
L’affaire fait suite à l’octroi par l’Office fédéral allemand d’immatriculation des véhicules à moteur d’une réception CE pour des dispositifs utilisés par le constructeur automobile Volkswagen dans le moteur des véhicules pour réduire les émissions de gaz d’échappement, mais qui augmentent les émissions de gaz NOx (oxydes d’azote).
L’association environnementale allemande Deutsche Umwelthilfe a formé un recours contre la décision de l’Office fédéral allemand d’immatriculation des véhicules à moteur au motif que le programme est un dispositif d’invalidation interdit par le règlement de l’UE sur la réception des véhicules à moteur. L’Office allemand a mis en doute la légitimité de l’appel.
En effet, en septembre dernier, Athanasios Rantos a conclu que le logiciel que Volkswagen a installé dans les véhicules pour falsifier le niveau des émissions de gaz polluants, connu sous le nom de « dieselgate », était illégal car il manipulait le niveau des émissions des véhicules en fonction de la température extérieure et de l’altitude.
Dans un deuxième temps, l’avocat général de l’Union européenne considère qu’au moment où la réception CE est accordée, la nécessité d’un dispositif d’invalidation pour protéger le moteur contre une panne ou un accident ou pour assurer la sécurité de fonctionnement du véhicule n’est pas évaluée.
Rantos a fait valoir que le règlement est conçu de manière technologiquement neutre, de sorte que les fabricants doivent appliquer les mesures techniques appropriées pour respecter les limites stipulées sans que la technique utilisée soit imposée.