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Le film « White Lies », réalisé par Asmaa Al-Moudair, combine le privé et le public d’une manière unique

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Avant sa projection dans les salles de cinéma de différentes villes marocaines, depuis le 21 février 2024, la Salle du Cinéma Caméra de Meknès a assisté, lundi 19 février 2024 au soir, à l’organisation d’une séance d’ouverture du film « Mensonges blancs ». » en présence de sa réalisatrice, Asmaa, de la réalisatrice, de la distributrice du film, Malika Chaghal, ainsi que des père et mère du réalisateur. Cette projection a été suivie d’un débat fructueux sur le film auquel ont participé de nombreux intellectuels, artistes et autres (théâtre Bousselham Al-Daif, l’actrice Fatima Atef, le directeur de la photographie Hisham Al-Aidi, le directeur du Centre d’éducation artistique et littéraire) Exploration, Abdel Ali Lakhliti…). Vous trouverez ci-dessous un article ciblé sur ce beau film :

Barre de son amusante
Ce qui m’a le plus attiré dans le nouveau film d’Asmaa El-Dirar « White Lies » (2023), c’est sa bande audio, qui comprenait des extraits de musique soigneusement sélectionnés et des extraits de chant de Nass El-Ghiwane et Sheikha Kharbousha, en particulier, qui ont été utilisés de manière très de manière cohérente avec le contenu du film, son ambiance générale et avec ce que certains de ses personnages racontent sur la souffrance. Les événements psychologiques et sociaux des Années de Plomb (le soulèvement du pain de juin 1981) et certaines tensions dans les relations entre les membres de la famille (la famille du réalisateur) dues à la personnalité dominatrice/dictatoriale de la grand-mère et à ses états psychologiques fluctuants. Nos créateurs cinématographiques prêtent rarement attention aux détails liés au son, oubliant que l’expression cinématographique ne se limite pas seulement à l’image, mais que le(s) son(s) (musique, chansons, dialogues, commentaire, scénario, silence…) ont un rôle à jouer. moins important que l’image. Ce sont plutôt les réalisateurs talentueux qui parviennent à créer une harmonie presque complète entre l’image et le son, car ce sont les deux piliers fondamentaux du langage cinématographique. De plus, le montage (image et son) joue un rôle déterminant dans la forme finale du film, notamment lorsque le rythme est équilibré.

Un effort remarquable à plusieurs niveaux
J’ai beaucoup apprécié la bande audio de ce film, ainsi que ses scènes et images sous différents angles, ainsi que l’effort qui y est mis, notamment au niveau de l’éclairage, des décorations, des vêtements, etc. Ce qui a accru mon admiration pour le jeune réalisateur, c’est son utilisation des marionnettes dans sa reconstruction d’événements et de faits du passé récent, c’est-à-dire des aspects de notre mémoire politique et sociale, en raison du manque d’archives photographiques sur cette époque sombre et douloureuse de notre histoire contemporaine, l’ère de parfois répression excessive et restrictions des libertés et abus dans la société. Utiliser l’autorité et l’accompagner d’un commentaire dans sa voix ou celle des autres. Asmaa Al-Dair a tenté de nous ramener au soulèvement du pain de 1981 pour révéler ce qui s’y est réellement passé, la peur qui était répandue parmi les gens ordinaires, l’atmosphère psychologique et sociale chargée qui prévalait à cette époque et les tragédies qui en ont résulté. elle, à partir des membres de sa famille (grand-mère, père, mère, oncle…) et d’autres personnes ont vécu ces événements et ont souffert de leurs flammes, pour régler leurs comptes avec cette époque, se réconcilier avec elle et la surmonter en espérant que des cas similaires ne se reproduiront pas à l’avenir.

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S’appuyer sur des marionnettes de « Vendredi Moubarak » à « Mensonge blanc »
L’idée de s’appuyer sur de petites marionnettes et de les déplacer, accompagnées d’un commentaire de la voix du réalisateur, pour exprimer des faits et des conflits idéologiques et autres dans une époque historique spécifique, en se basant sur les propos des membres de sa famille, n’est pas nouvelle pour Asmaa. le directeur. Elle avait déjà adopté cette méthode dans un court métrage qu’elle a écrit, photographié, réalisé et installé en 2013, intitulé « Blessed Friday » (13 minutes), pour lequel elle a remporté de nombreux prix.
Le long métrage documentaire « White Lies » est donc une sorte de prolongement évolutif de ce court métrage. Si l’on ajoute à ces deux films son précédent long métrage documentaire « Dans le coin de ma mère » (2020-83 D), dans lequel elle tentait de fouiller dans l’enfance de sa mère à partir de la découverte d’une carte postale représentant le village dans lequel sa mère est née, et ainsi faire la lumière sur la situation des femmes marocaines dans… Une zone rurale reculée. On peut dire qu’Asmaa Al-Dirar a trouvé la méthode appropriée pour écrire ses films documentaires, une méthode qui lui confère une spécificité stylistique qui la distingue des autres réalisateurs et réalisatrices. Dans ses trois films, elle a réussi à combiner de manière unique le privé (ce qu’est la famille) et le public (les années de plomb / la situation des femmes rurales / le conflit idéologique).

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Style unique
Il semblerait que notre jeune réalisatrice, Asmaa Al-Mudarir (34 ans), ait trouvé une source d’inspiration inépuisable pour les thèmes de ses films. Cette source sont ses souvenirs avec les membres de sa famille (sa mère, sa grand-mère, son père…) et la relation de ces souvenirs avec les événements que la famille a vécus à des étapes historiques spécifiques. Mais ce qui est passionnant dans ses films récents, c’est sa maîtrise des outils d’expression audiovisuelle selon sa propre vision, ce qui rend sa méthode d’écriture cinématographique non dénuée de singularité. C’est peut-être cette singularité dans l’approche des questions de profondeur humaine qui a conduit, en 2023, à son film « White Lies » remportant plusieurs prix ici (Étoile d’Or au Festival International du Film de Marrakech/pour la première fois pour un film marocain) et là-bas (le Prix ​​de la mise en scène au Festival de Cannes/Un Certain Regard). … Cela lui a également valu deux films précédents (Jomaa Mubarakah et In My Mother’s Corner) qui ont reçu d’autres prix nationaux et internationaux.

Développement et chevauchement entre fiction et documentaire
J’ai suivi l’expérience cinématographique d’Asmaa El-Moudir depuis qu’elle est diplômée de l’Institut Spécialisé du Cinéma et de l’Audiovisuel de Rabat en 2010, et j’ai remarqué qu’à mesure qu’elle cherchait son propre style, elle évoluait d’une œuvre à l’autre. Ce qui a contribué à ce développement, c’est l’écoute des commentaires des critiques, des cinéastes et de ceux qui ont une expérience significative dans le domaine du cinéma. Par ailleurs, elle poursuit ses études supérieures à l’Université Abdelmalek Saadi et obtient une maîtrise en cinéma documentaire de sa Faculté des Arts. Elle a également bénéficié d’ateliers et de formations au Maroc et à l’étranger (en France et aux Etats-Unis d’Amérique notamment) par des experts en écriture, réalisation, montage, production et autres spécialités…
Depuis le début de sa carrière artistique de réalisatrice (dans les années 2010 et 2011), Asma Al-Moudair a combiné son travail cinématographique entre la réalisation de courts métrages narratifs (The Last Bullet, Colors of Silence, Paradise, Solima Roundabout) et de séries et documentaires pour Al Jazeera Documentary Channel et autres (Harma, The Forgotten War,…) Dans ses films récents, elle s’oriente vers une tendance dans laquelle les dimensions documentaire et narrative se croisent à travers de nombreuses scènes dans lesquelles la réalité est re-diagnostiquée.

Écrit par : Ahmed Sejalmasi

Marrakech, 2024-02-29 18:13:45 (Maroc-Actu) –