Le Maroc se prépare à une réforme majeure de ses finances publiques
À la veille de l’examen du projet de Loi de Finances (PLF) 2026, le Maroc se prépare à franchir une étape cruciale dans la gestion de ses finances publiques. Avec un budget global dépassant 761 milliards de dirhams et un investissement public estimé à 380 milliards, le gouvernement entend introduire la notion d’obligation de résultats, un concept qui pourrait transformer profondément la manière dont les fonds publics sont alloués et utilisés. Selon le magazine Finances News Hebdo, cette démarche vise à rendre chaque dirham investi évaluable en termes de valeur ajoutée pour la collectivité.
Une évolution significative dans la culture budgétaire marocaine
Cette approche marque une évolution importante dans la culture budgétaire marocaine, en rupture avec la logique traditionnelle fondée sur les moyens. La réforme de la Loi organique des finances (LOF) n°130-13, entrée en vigueur en 2015, avait déjà posé les bases de cette transformation en introduisant des outils d’évaluation de la performance publique. Cependant, selon Rachid El Fakir, professeur d’économie monétaire cité par Finances News, la LOF a montré ses limites en raison de l’absence de mécanismes de suivi clairs et de l’insuffisance des indicateurs de performance.
La mise en place de l’obligation de résultats
L’obligation de résultats impose un changement de paradigme. Le budget devient un instrument de performance et de redevabilité. Les documents budgétaires se veulent plus lisibles et accessibles, et l’introduction du budget citoyen vise à rapprocher les citoyens de la compréhension de l’action publique. Les rapports sur l’exécution budgétaire et l’analyse des écarts permettent au Parlement et à la société civile de suivre l’utilisation des ressources et de questionner les résultats obtenus.
Les défis à relever pour la mise en œuvre de cette réforme
Selon Finances News Hebdo, la mise en œuvre concrète de cette obligation de résultats reste conditionnée par plusieurs facteurs. Il est crucial d’assurer un dialogue continu entre le Parlement et le gouvernement, de définir des sanctions et des incitations, et de renforcer les capacités techniques, humaines et informationnelles des administrations pour suivre et mesurer la performance.
Le PLF 2026, une opportunité pour une gestion publique plus efficace
Le PLF 2026 pourrait représenter un tournant en matière de gestion publique. L’investissement public, critiqué par Bank Al-Maghrib et le HCP, pourrait être mieux ciblé et évalué à travers des indicateurs stratégiques. Cette budgétisation axée sur la performance vise à relier les investissements aux résultats tangibles sur la croissance, l’emploi et le bien-être social.
Une réforme pour une meilleure efficacité budgétaire et transparence
À travers cette réforme, le Maroc semble prêt à relever le défi de l’efficacité budgétaire et de la transparence, transformant l’obligation de résultats en un levier de performance et de confiance pour l’ensemble de la société.
		













































