Marrakech, Mar. 25. (Maroc-Actu) –
Le ministre des Affaires étrangères du Pérou, César Landa, a demandé au Congrès la permission d’autoriser la présence de trois hauts représentants de l’Organisation des États américains (OEA) lors du débat sur la motion de censure contre le président Pedro Castillo, prévu lundi.
Dans une lettre envoyée à la présidente du Congrès, María del Carmen Alva, Landa a demandé que le secrétaire aux affaires juridiques de l’OEA, Jean Michel Arrighi, la secrétaire à l’accès aux droits et à l’équité, Maricarmen Plata, ainsi que le représentant de l’organisation au Pérou, Miguel Ángel Trinidad, soient autorisés à participer en tant qu’observateurs.
« Vous conviendrez, Madame la Présidente, de l’importance que le débat en question se déroule dans la plus grande transparence possible devant les citoyens et la communauté internationale, étant donné sa transcendance pour la gouvernabilité du pays », soutient Landa dans la lettre.
« Je vous serais donc reconnaissant de bien vouloir fournir les installations nécessaires à cette délégation de l’OEA, qui a été invitée par notre gouvernement à assister au débat », conclut une lettre rendue publique par le ministre du commerce extérieur et du tourisme, Roberto Sánchez, entre autres.
« La transparence internationale et la démocratie sont toujours impératives », a écrit le ministre Sánchez sur son profil Twitter.
Pour l’instant, la réponse du président du Congrès est inconnue, mais sur les bancs de l’opposition, certains, comme la députée d’Avanza País Norma Jarrow, se sont déjà empressés de qualifier la demande du gouvernement péruvien d’acte d' »ingérence ».
« Il n’y a pas de précédent à ce qu’un ministre péruvien demande à l’OEA d’inviter l’OEA à la plénière en tant qu’organe de surveillance d’un processus qui est régi par la Constitution péruvienne. Le Congrès de la République remplit sa fonction conformément à la Constitution dans le processus de vacance de poste », a défendu M. Yarrow sur son compte Twitter.
La motion de censure débattue ce lundi au Congrès péruvien est déjà la deuxième à laquelle le président Castillo doit faire face depuis son entrée en fonction il y a huit mois tumultueux. Une partie de l’opposition a évoqué la figure de l' »inaptitude morale » à servir en raison de liens présumés avec la corruption.
À cette occasion, la motion a été promue par Renovación Popular et a reçu le soutien de son propre banc, celui de Fuerza Popular – qui ne lui a pas pardonné certaines de ses nominations ministérielles -, Somos Perú, Avanza País, Podemos Perú et Alianza por el Progreso. Si 87 députés votent en faveur de la révocation, M. Castillo devra quitter ses fonctions au profit de son « numéro deux », la vice-présidente, Dina Boluarte.