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République centrafricaine – La CPI se félicite de la reddition par le Tchad d’un chef de milice  » anti-balaka  » en RCA

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Marrakech, 18 Mar. (Maroc-Actu) –

Le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a salué vendredi la reddition par le Tchad du chef des milices  » anti-balaka  » Maxime Mokom, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en République centrafricaine (RCA).

Je me félicite de la récente arrestation et du transfert de Maxime Jeoffroy Eli Mokom Gawaka, alias « Mokom », sous la garde de la CPI afin qu’il réponde de ses crimes présumés, pour lesquels il a été inculpé par la CPI », a-t-il déclaré dans un communiqué, notant qu’il s’agit de la quatrième personne arrêtée dans le cadre des enquêtes menées par le tribunal en RCA.

Il a souligné que cela « démontre l’engagement » de son bureau dans la « lutte contre l’impunité pour les crimes les plus odieux qui ont touché le peuple de la RCA » et « souligne la ferme volonté de rendre justice aux victimes des crimes violents commis en RCA ».

« Je suis reconnaissant aux autorités tchadiennes d’avoir rendu cette opération possible et de l’assistance continue des autorités centrafricaines », a-t-il déclaré, tout en montrant son « admiration » pour les témoins en RCA. « Leur courage et leur force d’âme ont été et continuent d’être essentiels pour établir la vérité et faire avancer la cause de la justice », a-t-il fait valoir.

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À ce titre, il a réaffirmé que son bureau  » suit de près l’évolution de la situation sur le terrain  » en RCA et s’est dit préoccupé  » par la situation sécuritaire et les informations faisant état de violences et de crimes commis contre des civils « . « Tous ces crimes doivent cesser », a-t-il souligné.

Khan a souligné que « toute personne qui commet des crimes, qu’il s’agisse de meurtre, de pillage, de viol ou d’autres crimes relevant de la compétence du tribunal, peut être poursuivie ». « Mon bureau poursuivra son travail sur la situation en RCA et cherchera à approfondir ses interactions avec tous les acteurs dans la poursuite de notre objectif commun, qui est de faire progresser la responsabilité des crimes d’atrocité dans le pays », a-t-il réaffirmé.

Mokom est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité « perpétrés à Bangui et ailleurs en République centrafricaine en 2013 et 2014 ». La CPI a confirmé l’existence de « preuves à première vue » selon lesquelles les milices « anti-Blaka » ont ciblé des civils musulmans en tant que sympathisants de la coalition rivale Séléka.

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Le détenu était le coordinateur national des opérations anti-Blaka et est donc soupçonné de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, selon la CPI, qui a déclaré mardi que sa première comparution devant la Chambre III de la CPI « sera annoncée en temps voulu ».

En outre, Mokom et Abdoulaye Hissene ont été impliqués dans le coup d’État manqué dénoncé en octobre 2015 par la présidente du pays de l’époque, Catherine Samba-Panza, qui a fait plus de 30 morts dans la capitale, Bangui.

Des milliers de personnes sont mortes et des centaines de milliers ont dû fuir leur foyer en raison du conflit entre Séléeka et les milices « anti-balaka ».En septembre 2014, la procureure de la CPI de l’époque, Fatou Bensouda, a ouvert une enquête pour faire la lumière sur ce qui s’est passé et demander des comptes aux responsables.

Le conflit a éclaté après que la milice Séléka, à majorité musulmane, a pris le pouvoir en mars 2013 dans ce pays à majorité chrétienne. En réponse, des milices chrétiennes se sont formées et ont répondu par la violence, ce qui a également entraîné un déplacement des populations musulmanes des régions du sud du pays.