Marrakech, 20 Mar. (Maroc-Actu) –
La Coordinadora Estatal de Asociaciones Solidarias con el Sáhara (CEAS-Sáhara) a critiqué le gouvernement espagnol pour son soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc comme solution au conflit du Sahara Occidental, ce qu’elle considère comme une « hypocrisie » car alors qu’en Ukraine elle défend le droit international, au Sahara Occidental « nous soutenons l’occupant ».
« En Ukraine, nous défendons le droit international et la légalité et au Sahara occidental, nous soutenons l’occupant. Quelle hypocrisie, quelle honte », a affirmé le président honoraire du CEAS-Sahara, José Taboada, dans une déclaration dans laquelle il qualifie de « trahison » le revirement espagnol en matière de politique étrangère.
« Il est inacceptable d’utiliser la défense de la souveraineté de Ceuta et Melilla, la coopération antiterroriste ou les intérêts économiques et commerciaux comme excuse ou prétexte face aux graves menaces auxquelles nous cédons en vendant ce qui fut la 53e province espagnole », a-t-il réitéré.
M. Taboada a expliqué que « nous sommes conscients que le Royaume du Maroc est un partenaire stratégique pour le Royaume d’Espagne, personne ne le conteste », mais « le gaz et le pétrole ne viennent pas de Rabat, ni de Casablanca, ils viennent d’Algérie, un autre partenaire stratégique dont nous devons écouter et prendre en compte les points de vue au moment de chercher des solutions pour l’avenir du Maghreb », a-t-il soutenu.
Le porte-parole du CEAS-Sahara a averti que « lorsque l’Espagne opte uniquement pour le Maroc, les intérêts de l’État espagnol, qui ne dépendent pas exclusivement des intérêts du Maroc, sont également mis en danger ».
Dans ce sens, il a souligné que « la frontière sud de l’Espagne peut devenir à tout moment une poudrière, avec une onde de choc qui, en commençant par l’Espagne, pourrait avoir des répercussions dans toute l’Europe » et a rappelé qu' »il y a déjà une confrontation militaire entre le Front Polisario et le Maroc ».
Par ailleurs, M. Taboada a souligné que « les droits du peuple sahraoui ne peuvent être utilisés comme monnaie d’échange dans nos relations avec le Maroc », auquel il a reproché ses « prétentions expansionnistes ».
Enfin, Taboada a rappelé que le Maroc et le Front Polisario ont signé le plan de règlement de 1988 pour la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental. « Le Maroc a accepté cette solution et doit respecter son engagement », a-t-il souligné, alors que le plan d’autonomie « s’écarte du droit international et ne sera jamais accepté par le peuple sahraoui ».