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Seuls 161 998 salariés déclarés à la CNSS pour 250 000 cafés et restaurants

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La situation du secteur de la restauration au Maroc

Selon la Fédération nationale des utilisateurs des cafés et restaurants, plus de deux millions de personnes travaillent dans ce secteur, dont un million d’employés directs et un million et demi de travailleurs saisonniers. La Fédération nationale des propriétaires des cafés, restaurants et unités touristiques du Maroc (FNACRUTM) estime à environ 200.000 le nombre d’établissements, tandis que la Fédération nationale des utilisateurs des cafés et restaurants avance le chiffre de 250.000.

Les chiffres contrastent avec les données de la CNSS

Pourtant, les données de la CNSS ne reflètent pas cette réalité. En octobre 2024, seuls 161.998 salariés étaient déclarés dans le secteur de la restauration et de l’hébergement, soit une augmentation de 3% par rapport à 2023. La masse salariale déclarée atteignait 725,92 millions de dirhams, enregistrant une progression annuelle de 6,1%. La correspondance envoyée au ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences souligne que la majorité des employés ne sont pas déclarés à la CNSS et ne disposent pas de contrats de travail, en plus d’une sous-déclaration des jours travaillés, lit-on.

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Des conditions de travail précaires

Face à des conditions de travail difficiles, marquées par des journées de onze heures, des tâches supplémentaires et des salaires bien en deçà du SMIC (parfois limités à 1.000 dirhams), les représentants du secteur ont présenté, le 21 novembre 2024, plusieurs revendications. Parmi celles-ci figurent l’octroi d’une carte professionnelle et l’application des articles 376 à 381 interdisant aux employeurs de percevoir une part des pourboires. Ces demandes interrogent directement le rôle de l’inspection du travail, appelée à intensifier ses contrôles en collaboration avec la Fédération.

Appel à une coopération interdépartementale

Mohammed Emtil, consultant en droit social et gestion des ressources humaines, dénonce une forme de fraude répandue. Il souligne l’importance d’évaluer les moyens alloués aux inspecteurs et de renforcer la coopération entre la CNSS et le ministère de l’Emploi pour lutter contre ces pratiques. Il recommande la mise en place d’une attestation de conformité à la CNSS pour toutes les demandes administratives liées aux cafés et restaurants.

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Les difficultés du secteur selon la FNACRUTM

Le président de la FNACRUTM, Mohammed Bouzit, dénonce le manque de tutelle ministérielle claire pour le secteur de la restauration. Il pointe du doigt une fiscalité excessive qui pèse sur les établissements, les rendant parmi les plus taxés. Les récents contrôles de la CNSS, accompagnés de sanctions financières, ont entraîné la fermeture de nombreux établissements, menaçant la viabilité des entreprises et aggravant le chômage. Il appelle les autorités à prendre en compte ces difficultés avant d’appliquer des sanctions plus sévères.