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Une organisation de défense des droits de l’homme en Haïti dénonce le fait que l’ancien président Martelly reçoit une allocation mensuelle de 2,6 millions d’euros

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Marrakech, 11 févr. (Maroc-Actu) –

Le Réseau national de défense des droits humains en Haïti a dénoncé jeudi le fait que l’ancien président Michel Martelly, en poste entre 2011 et 2016, reçoit une allocation mensuelle de trois millions de dollars (2,6 millions d’euros) de l’Administration générale des douanes (AGD).

« Le Premier ministre Ariel Henry, en raison de ses liens avec Michel Martelly et pour satisfaire son patron, aurait instruit le directeur général de l’AGD, Romel Bell, d’allouer trois millions de dollars à l’ancien président », a averti le coordinateur du Réseau national de défense des droits humains, Pierre Espérance, selon Infos Pro.

Il convient de rappeler qu’Ariel Henry, l’actuel Premier ministre d’Haïti, était ministre de l’Intérieur pendant le mandat de Martelly.

Selon le défenseur des droits de l’homme, l’octroi d’importantes sommes d’argent est une pratique courante. À l’époque, l’épouse de l’ancien président Jovenel Moise, Martine Moise, pouvait bénéficier de quelque 2 millions de dollars par mois (1,7 million d’euros) provenant des fonds publics.

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Espérance a affirmé avoir des preuves de « corruption généralisée » impliquant le président assassiné, Jovenel Moise, et d’autres responsables.

« En vue des prochaines élections, le trafic illégal d’armes à feu et de munitions dans les ports d’Haïti est devenu la norme », a dénoncé le défenseur des droits de l’homme.

Le juge Garry Orélien, qui enquêtait sur l’assassinat de l’ancien président haïtien Jovenel Moise, a déclaré le 8 février que le Premier ministre haïtien Ariel Henry était lié à la planification de l’assassinat et à l’un des cerveaux.

Orélien a clôturé son enquête fin janvier après que le doyen du Tribunal de première instance, Bernard Saint Vil, ait refusé de prolonger l’enquête en raison d’accusations de corruption à l’encontre du magistrat.

Le Réseau national de défense des droits de l’homme avait également accusé le magistrat d’avoir reçu deux millions de gourdes (environ 18 000 euros) pour la « levée d’une interdiction de sortie du territoire » et affirmé qu’au moins un des policiers libérés lui avait versé 25 000 dollars (21 800 euros).

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Le Sénat haïtien a écrit à la Cour supérieure des comptes le 9 février pour signaler que les parlementaires avaient constaté « la fin » du mandat du Premier ministre Ariel Henry, malgré le refus de ce dernier de céder le pouvoir.

L’INQUIÉTUDE SUSCITÉE PAR LA CRISE POLITIQUE

L’ambassadrice de l’Union européenne en Haïti, Sylvie Tabesse, a exprimé sa profonde préoccupation face à « l’aggravation continue » de la crise en Haïti lors d’une réunion télématique mardi 8 février, comme le rapporte l’agence Alterpresse.

« Haïti traverse une crise institutionnelle et constitutionnelle, dans un contexte d’insécurité croissante », a-t-il déclaré, exhortant les Haïtiens à se rassembler pour trouver une issue à la crise.

« C’est la seule option pour favoriser le retour à une certaine normalité institutionnelle et le retour à la sécurité », a déclaré M. Tabesse.

Haïti est plongé dans un climat d’instabilité sociale et politique, accentué après l’assassinat du président du pays de l’époque, Jovenel Moise, le 7 juillet 2021.

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