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Dynamique phosphatière et repli automobile: impacts sur le commerce extérieur

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L’Évolution du Commerce Extérieur Marocain en 2025

L’exécution de la loi de finances sur les six premiers mois de l’année confirme la poursuite de la dynamique du commerce extérieur marocain. Les ventes de phosphates et de leurs dérivés affichent une hausse notable de 18,1%, soutenue par l’essor des exportations d’engrais naturels et chimiques (+14%), du phosphate brut (+47,7%) et de l’acide phosphorique.

À l’inverse, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du mercredi 30 juillet, les autres filières exportatrices marquent le pas. La demande extérieure pour les produits marocains fléchit, en particulier dans l’automobile et le textile, sous l’effet du ralentissement économique dans l’Union européenne, premier partenaire commercial du Royaume.

Du côté des importations, la tendance reste orientée à la hausse (+7,4%), portée par la reprise de l’économie nationale. L’augmentation des achats d’équipements, de biens de consommation et de matières semi-finies traduit une forte progression de la formation brute de capital fixe entre le premier trimestre 2024 et celui de 2025. En conséquence, le déficit commercial se creuse de 15,1%, équivalant à près de 17,5 milliards de dirhams. Le taux de couverture des importations par les exportations recule de 2,7 points pour s’établir à environ 60%.

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La baisse des exportations automobiles s’explique notamment par le recul des ventes de voitures neuves sur le marché européen, qui enregistre une chute de 19% au premier trimestre, particulièrement en France, principal débouché du made in Morocco. Inflation persistante, incertitudes économiques et remontée des taux d’intérêt pèsent sur la consommation.

L’usine Stellantis Maroc n’échappe pas à la tendance, écrit L’Economiste. Ses exportations ont souffert de rappels massifs de véhicules en Europe, ainsi que d’arrêts de production pour maintenance, perturbant la chaîne logistique entre fin 2024 et début 2025. Pour autant, les professionnels du secteur veulent croire à un passage à vide conjoncturel. La reprise amorcée en mai 2025 (+6,4%) après quatre mois de baisse consécutive conforte cet optimisme.

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Pour renforcer sa compétitivité, le secteur parie sur l’électrique. En juin 2024, le géant chinois Gotion High Tech a acté la construction de la première usine de batteries en Afrique, à Kénitra, pour un investissement initial de 1,3 milliard de dollars et une mise en service prévue au troisième trimestre 2026. D’autres groupes chinois comme Hailiang, Shinzoom, BTR ou CNGR suivent le mouvement avec des unités de composants (anodes, cathodes, cuivre…). Une filière complète est en gestation, des matières premières à la fabrication de cellules à partir de 2026, notamment grâce au site de production d’électrolytes à Jorf Lasfar par Tinci.

L’objectif est de porter la production de véhicules électriques à 107.000 unités fin 2025, contre 70.000 en 2024, et faire de cette filière 60% des exportations automobiles d’ici 2030.