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Les experts proposent de renforcer la taxe d’enregistrement au lieu de l’unifier avec la taxe de circulation.

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Ils prévoient des recettes de la taxe d’immatriculation des véhicules comprises entre 862 et 2 335 millions d’euros par an avec des mesures plus strictes.

Marrakech, 4 Mar. (Maroc-Actu) –

Le Livre blanc pour la réforme du système fiscal élaboré par le Comité d’experts a analysé les chiffres des taxes d’immatriculation et de circulation et a conclu que les taxes liées à l’achat de véhicules (taxe d’immatriculation) « sont plus efficaces » que les taxes annuelles (taxe de circulation) lorsqu’il s’agit de décider des décisions d’achat des consommateurs en faveur de modèles plus respectueux de l’environnement, et a donc proposé de réviser ce chiffre d’imposition, en durcissant et en augmentant les tranches d’imposition actuelles.

Dans le document, publié par Europa Press, les experts s’opposent aux propositions liées à la suppression de la taxe d’immatriculation ou à son intégration à d’autres taxes telles que la taxe routière, qui est gérée par les conseils locaux et facturée annuellement.

« Les données empiriques montrent que les taxes sur l’achat de véhicules sont plus efficaces pour orienter les décisions d’achat des consommateurs que les taxes de circulation annuelles, en raison à la fois de leur myopie (les consommateurs ont tendance à accorder plus d’importance aux coûts et avantages à court terme) et de l’incertitude quant aux futures taxes de circulation. Le Comité ne soutient donc pas les propositions visant à les supprimer ou à les intégrer à d’autres taxes », indique le texte.

Loin d’opter pour sa suppression, les experts défendent trois réformes possibles de la taxe d’immatriculation, toutes visant à la rendre plus sévère, car ils critiquent le fait que l’absence de mise à jour de cette taxe pour l’adapter à l’innovation technologique a réduit à la fois sa capacité à encourager l’achat de modèles moins polluants et sa pertinence au sein du système fiscal.

« En outre, la proposition répond à la prolifération croissante des grands véhicules, dont la généralisation empêche une progression correcte dans la réduction des externalités négatives (émissions polluantes plus élevées, plus d’utilisation de ressources matérielles, plus de congestion, plus d’accidents…) », souligne le document.

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PLUS STRICTE

Ainsi, la première proposition des experts, sans modifier la structure actuelle de cette taxe, préconise d’étendre le nombre de tranches et d’augmenter les taux d’imposition, dans le but d’encourager l’achat de véhicules à faibles émissions.

Ainsi, il établit l’exemption du paiement de cette taxe pour les modèles dont les émissions de dioxyde de carbone (CO2) sont inférieures à 127 grammes par kilomètre (120 grammes actuellement), mais les modèles entre 127 et 155 grammes paieront 5%, ceux entre 152 et 175 gr/km paieront 10% et ceux de plus de 175 gr/km, 15%.

Actuellement, les modèles dont les émissions se situent entre 120 et 160 grammes paient 4,75%, ceux entre 160 et 200 grammes paient 9,75% et ceux de plus de 200 grammes paient 14,75%. En outre, un supplément de 10 euros par kilogramme supplémentaire (au-delà d’une limite fixée) est établi pour soutenir l’achat de modèles de poids inférieur et, par conséquent, d’émissions plus faibles.

La deuxième proposition, qui prévoit également le même supplément par poids supplémentaire, resserre encore davantage les tranches, de sorte que seuls les modèles émettant moins de 55 grammes de CO2 par kilomètre seront exonérés de la taxe d’immatriculation, tandis que les modèles entre 55 et 127 grammes paieront 5 %, la tranche suivante (jusqu’à 152 grammes), 10 % ; la suivante (jusqu’à 175 grammes), 15 %, et la dernière (plus de 175 grammes), 20 %.

La troisième des réformes présentées par le Comité d’experts préconise le remplacement de la taxe « ad valorem » actuelle (qui tient également compte du prix du véhicule), par une taxe unitaire appliquée sur les émissions prévues du véhicule, en prenant comme référence le modèle néerlandais.

Ainsi, un véhicule dont les émissions sont comprises entre 1 et 86 grammes paierait 0,33 € par gramme de CO2 et par kilomètre estimé, un chiffre qui passe à 20 € gr/km pour les modèles dont les émissions sont comprises entre 86 et 111 gr/CO2, à 44 € pour ceux dont les émissions sont comprises entre 112 et 155 gr/km, à 72 € pour ceux dont les émissions sont comprises entre 156 et 172 gr/km et à 144 € pour ceux dont les émissions sont supérieures à 173 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre.

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AUGMENTATION DES REVENUS

L’année dernière, les institutions publiques (communautés autonomes) ont perçu près de 468 millions d’euros de taxe d’enregistrement, soit une augmentation de plus de 25 % par rapport à 2020, selon les données de l’Agence fiscale recueillies par Europa Press.

Cependant, la première proposition, moins sévère, du Comité d’experts signifierait déjà un quasi-doublement des recettes publiques pour ce concept, avec 862 millions d’euros par an, tandis que la seconde, encore plus sévère, rapporterait 1 846 millions d’euros par an aux caisses publiques (presque quatre fois plus que l’année dernière).

En cas d’adoption de la troisième proposition des experts, celle qui choisit de prendre le modèle néerlandais comme référence, le produit annuel de cette taxe s’envolerait à 2 335 millions d’euros (près de cinq fois plus qu’en 2021).

TAXE DE CIRCULATION

D’autre part, le Livre blanc pour la réforme du système fiscal élaboré par le Comité d’experts a également revu le chiffre de la taxe routière et propose de « verdir » le taux actuel pour encourager l’achat de voitures moins polluantes.

Elle recommande donc de passer du modèle actuel lié à la puissance fiscale des véhicules à un modèle lié à des facteurs plus représentatifs de l’impact environnemental, tels que les règlements Euro, la certification de l’efficacité énergétique ou les labels DGT.

Ainsi, si l’on appliquait les fourchettes d’émissions de CO2 prévues dans les propositions du Comité pour la taxe d’immatriculation, à partir de 55 grammes, cela générerait des recettes annuelles de plus de 2,11 milliards d’euros, avec une augmentation des recettes de 276 millions d’euros (+13%) dans le cas de la première proposition et de 610 millions d’euros dans le second cas (+28,9%).