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M. Borrell précise que sa demande de baisser le chauffage ne vise pas l’Espagne, car elle ne reçoit pas de gaz russe.

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Marrakech, 10 Mar. (Maroc-Actu) –

Le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, a précisé mercredi que sa demande de baisser le chauffage dans les foyers pour couper les liens économiques avec la Russie ne visait pas l’Espagne car elle ne reçoit pas de gaz russe.

« Notre gaz vient d’ailleurs, par conséquent, mon conseil ou ma demande pour que les gens économisent du gaz afin que nous n’ayons pas à importer plus de gaz russe ne s’adresse pas aux Espagnols, car les Espagnols ne consomment pas de gaz russe. Mais pour le reste de l’Europe, oui », a expliqué M. Borrell mercredi dans une interview sur La Sexta, rapportée par Europa Press.

En ce sens, il a rappelé que l’Europe paie à la Russie environ 700 millions d’euros par jour pour le gaz, le pétrole et le charbon qu’elle exporte vers les pays dépendant de ces produits. « Nous devons arrêter de payer Poutine », a insisté M. Borrell.

Selon lui, un moyen « assez élémentaire » d’y parvenir est de consommer moins afin de réduire la dépendance vis-à-vis de ceux qui attaquent l’Ukraine. « Un degré de moins de température à la maison, c’est 7% de gaz russe en moins. Deux degrés de moins, c’est 14% de moins. Les réfugiés ont beaucoup plus froid. Je pense que c’est un effort de solidarité parfaitement possible », a-t-il déclaré.

Mercredi, les déclarations de M. Borrell ont suscité des critiques de la part de l’ERC, dont le porte-parole au Congrès, Gabriel Rufián, lui a demandé d’arrêter de « se ridiculiser et de rentrer chez lui », ce pour quoi M. Borrell a ensuite précisé que sa demande visait davantage les pays dépendants du gaz russe et non spécifiquement l’Espagne.

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UNE PLUS GRANDE COORDINATION ENTRE LES ARMÉES EUROPÉENNES

Interrogé pour savoir si les livraisons d’armes s’avèrent efficaces pour arrêter l’armée russe, le Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère a précisé que l’armée ukrainienne est « armée » d’armes de « tous les calibres » et résiste de manière « extraordinaire » à l’offensive militaire de Poutine, qui n’avait pas « prévu » la capacité de résistance des Ukrainiens.

« L’aviation russe subit de lourdes pertes », a-t-il déclaré, ajoutant que l’UE fait « tout son possible » pour que les armes arrivent « le plus rapidement possible ». « Les gens ne se battent pas avec des billets de banque, mais avec des armes qui doivent atteindre le lieu où elles sont utilisées », a-t-il souligné.

En ce sens, il a fait valoir qu’il devrait y avoir « une plus grande coordination et interopérabilité » entre les armées européennes afin qu’elles soient « plus capables » d’agir conjointement et de manière unie « lorsque l’OTAN ne le fait pas ». « Aujourd’hui, cette capacité est très faible », a-t-il déploré, ajoutant que l’Europe est « confrontée » au défi de rendre ses forces armées capables d’agir ensemble. « Ici, nous pouvons dire que l’union fait la force », a-t-il déclaré.

« FERMER LE ROBINET » DE L’EUROPE

En ce qui concerne l’annonce par les États-Unis de l’interdiction d’importer du pétrole, du gaz et du charbon de Russie, M. Borrell a assuré que cette décision est un « sacrifice presque gratuit » puisque, a-t-il expliqué, les États-Unis « n’importent pratiquement pas » de gaz russe.

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« Il s’avère qu’en Europe, nous importons beaucoup de gaz et de pétrole russes et les autres pays n’ont pas d’alternative », a-t-il souligné, en même temps qu’il a exhorté l’Europe à faire des « sacrifices » en termes économiques.

« Nous ne pouvons pas tomber en panne d’essence. Il est également vrai que ceux qui sont à court de gaz par 20 degrés en dessous de zéro sont les habitants de Kiev, de Mariupol. Nous n’allons pas le faire, mais nous devrons faire quelques sacrifices en termes économiques en veillant à ce que les personnes vulnérables bénéficient d’une compensation publique, ce qui augmentera les dépenses publiques », a-t-il déclaré.

LA CHINE COMME MÉDI MÉDI MÉDI MÉDI MÉDIATEUR

Pour M. Borrell, la Chine est une puissance mondiale ayant une grande influence sur la Russie qui pourrait « jouer un rôle important » en tant que « médiateur » dans la guerre. « Je sais que ce ne serait pas une mauvaise solution pour l’Ukraine », a-t-il affirmé.

Il a admis que ni les États-Unis ni l’Union européenne ne pouvaient le faire, car ils sont « impliqués dans le conflit », qu’il a décrit comme une « guerre injustifiée » et une « violation des lois qui régissent le monde ».

« C’est la loi du plus fort, de la jungle. Il n’est pas possible que la Russie s’attaque de cette manière à un voisin qui ne lui a rien fait, juste parce qu’elle pense qu’il pourra peut-être un jour rejoindre l’OTAN et qu’il constituera une menace », a-t-il déclaré.