M. Albares estime qu’une invasion russe « ne peut être exclue » et prévient que la sécurité de l’Europe est en jeu.
Marrakech, 23 févr. (Maroc-Actu) –
Le ministre des Affaires étrangères, de l’UE et de la Coopération, José Manuel Albares, a convoqué mercredi l’ambassadeur russe à Madrid, Yuri Korchagin, pour lui faire part du rejet par le gouvernement des » actions unilatérales » de la Russie.
Après que le président russe Vladimir Poutine a reconnu lundi l’indépendance des régions séparatistes ukrainiennes de Donetsk et de Lougansk, « le scénario d’une invasion de l’Ukraine par la Russie n’est absolument pas exclu », a-t-il averti lors de son passage devant la commission des affaires étrangères du Congrès des députés, à sa propre demande, pour parler de la crise dans ce pays.
« Nous serions confrontés à un événement historique, sans précédent au cours des dernières décennies », a-t-il reconnu, soulignant que cette crise « pourrait marquer un avant et un après pour nous tous » et constitue « la plus grande menace pour la sécurité de l’Europe au cours des dernières décennies » en raison de ce qui est « très probablement le plus grand déploiement militaire depuis la Seconde Guerre mondiale ».
Dans ce contexte, » l’Espagne ne peut pas ne pas s’impliquer « , a défendu le ministre, car » une agression militaire constituerait une violation très grave de la légalité internationale avec des conséquences imprévisibles « .
M. Albares a expliqué aux députés les différents contacts et démarches qu’il a entrepris ces dernières semaines, notamment son voyage à Kiev le 9 février et la rencontre avec l’ambassadeur russe au ministère des affaires étrangères mercredi.
Comme il l’a indiqué, il lui a transmis le « rejet par l’Espagne des actions unilatérales contraires au droit international que son gouvernement est en train de mener ». Plusieurs pays européens avaient déjà procédé la veille à la convocation des ambassadeurs ou chargés d’affaires russes dans leurs capitales respectives pour protester contre la décision de Poutine.
APPELLE À L’UNITÉ ENTRE LES GROUPES
D’autre part, il a appelé les différents groupes parlementaires à l’unité sur cette question. « J’espère que nous parviendrons à atteindre une position unie pour défendre la paix et la légalité internationale », a-t-il déclaré, arguant que ce qui est en jeu, c’est l’intégrité territoriale et la souveraineté d’un pays, qui est la « clé de voûte » du système international qu’il a fallu tant d’efforts pour forger.
Le ministre des affaires étrangères a affirmé que le moment était venu de « démontrer que nous sommes un pays engagé, que nous sommes là quand on nous attend, et que notre engagement envers nos principes et nos valeurs, envers nos partenaires et nos alliés, est inébranlable ».
Il a averti les députés qu’ils doivent choisir s’ils sont « avec la paix et la légalité internationale ou avec l’usage de la force et le désordre mondial ». Dans le cas du gouvernement, a-t-il souligné, « il choisit la première voie » et continue à opter pour le dialogue malgré le fait que « la Russie le rende très difficile, voire presque impossible ».
L’AMBASSADE RESTE OUVERTE
M. Albares a indiqué que l’ambassade d’Espagne à Kiev était toujours ouverte et a précisé qu’il y avait encore 334 Espagnols enregistrés en Ukraine, dont 101 ont exprimé leur intention de quitter le pays ou l’ont déjà fait ces derniers jours.
En outre, il a indiqué que les recommandations de voyage pour ce pays ont été mises à jour. Dans ces documents, il est recommandé de ne pas se rendre en Ukraine « compte tenu de la détérioration de la situation en matière de sécurité » et il est conseillé aux Espagnols qui se trouvent dans le pays de le quitter « temporairement dès que possible ».