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Où va le Festival National de Théâtre de Tétouan ?

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Le Festival National de Théâtre a tiré le rideau sur sa vingt-troisième session qui s’est tenue dans la ville de Tétouan du 08 au 15 décembre 2023. Laissant derrière lui des questions et des constats qu’il convient de considérer pour développer cette réalisation théâtrale.
Si, au départ, il faut constater le souci du Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication de développer ce festival, d’en surmonter les écueils, et d’assurer les conditions propices à sa réussite au niveau organisationnel, cela n’empêche pas d’évaluer le contenu du programme, les niveaux de discours et les dimensions.
La première question que l’on peut se poser dans ce contexte est la suivante : les onze spectacles présentés lors de la séance représentent-ils réellement la carte du théâtre marocain, sa mosaïque et la diversité de ses expériences ? S’agit-il vraiment du meilleur qu’il a présenté lors de la dernière saison ?
Si l’on exclut les offres dont les propriétaires ont décidé de ne pas participer à la manifestation, et n’ont donc pas déposé leurs dossiers dès le début ; Nous nous sommes contentés de regarder le résultat de la sélection du comité de sélection, car la question mérite attention. Il faut le dire franchement : il y a un défaut majeur dans le théâtre marocain auquel il faut remédier, loin des discours de flatterie, d’extase et d’isolement. Il y a certes des éclairages vifs, mais ils sont très peu nombreux, et le reste n’est que des formules théâtrales presque identiques, en termes de discours sémantiques, de perceptions scénographiques et de visions de mise en scène… y compris, mais sans s’y limiter, l’utilisation exagérée de la musique live dans de nombreuses performances, ainsi que l’adoption de la technique du « mapping ». « Ce qui, dans de nombreux cas, semble n’être qu’une « décoration » visuelle arbitrairement insérée, en accord avec la mode populaire.
Ce constat nous amène à la question des récompenses du festival, lorsqu’un jury dont la plupart des composantes manquent de noms théâtraux significatifs annonce les différentes récompenses, et jette tous les œufs dans le même panier, en décernant le prix de la mise en scène, de l’écriture et du jeu d’acteur à les mâles et le grand prix pour une œuvre spécifique ; Cela signifie, premièrement, que le comité lui-même considère que la victoire dans une représentation théâtrale est le seul modèle qui devrait être suivi par le reste des équipes si elles veulent remporter des prix.
Deuxièmement, cela réduit la valeur des autres œuvres théâtrales dans le domaine de l’écriture et de la mise en scène. Était-ce vraiment qu’un texte présenté au Festival de Tétouan n’était pas digne du prix d’auteur ? Nous ne le pensons pas.
Était-ce vraiment qu’aucun directeur de théâtre n’était parvenu à convaincre le comité de la valeur de son œuvre, à l’exception de celle classée comme la meilleure œuvre ? Nous ne le pensons pas non plus.
La question de l’objectivité dans les critères de jugement confirme qu’un festival de cette envergure mérite un jury qualifié, crédible et digne. Tandis que les choix du comité de cette année pourraient conduire à stéréotyper le théâtre marocain et à produire des copies de l’œuvre lauréate.
De plus, il convient de se demander : est-ce le genre de théâtre que nous pouvons offrir au public marocain ?
En d’autres termes, tant que nous n’aurons pas de traditions de visionnage, de telles représentations rendront-elles le théâtre populaire auprès des familles marocaines et les inciteront-elles à entrer dans les salles, à les visiter et à acheter des billets à cet effet ?
Le spectacle lauréat, « La Victoria », aborde le thème de la violence, voire du meurtre dans les stades de football, mais au lieu de présenter ce thème sous un angle critique, il a fallu une forme d’identification au sujet, que ce soit au niveau des personnages. ou au niveau de la langue parlée du spectacle.
Comme tous les phénomènes de la réalité, l’œuvre théâtrale qui a remporté les prix les plus importants du festival était censée entrer dans une relation dialectique avec le phénomène de la violence des stades, basée sur la démolition pour reconstruire.
Quant au simple fait de copier la réalité telle qu’elle est, sans travail dramaturgique conscient, cela a fait de l’œuvre une glorification du meurtre et un abandon de toutes valeurs sociétales. A l’heure où des voix s’élèvent pour protéger la famille marocaine et ses enfants de toutes pratiques négatives qui pourraient leur nuire, à travers les arts et les différents moyens de communication.

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Marrakech, 2023-12-27 18:08:22 (Maroc-Actu) –

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